Les trois OVNI d’Aufgang étaient au Trabendo la semaine dernière. On en est revenu avec plein d’étoiles dans les yeux.
Comme dans leur nouvel album Istiklaliya, le live commence par un bel accord plaqué un peu dissonant puis enchaîne sur le titre Kyrie. Sombre, lancinant mais pour le moins accessible, ce potentiel tube électro (on se calme, c’est pas non plus Fun Radio) a la fâcheuse manie de s’incruster dans nos petites têtes ravies. Rami et Francesco, les deux pianistes du trio, s’en donnent à cœur joie tandis que Aymeric s’acharne sur sa batterie.
On continue avec Vertige, un de mes coups de cœur de cet album. Avec un petit côté Stress de Justice, ce morceau fait clairement monter la tension. Et le public de ne s’y trompe pas. C’est seulement le deuxième titre du concert, les trois musiciens n’ont pas dit un seul mot, mais pourtant ça commence à danser et crier dans la fosse. Les plus décomplexés rentrent en transe quand les basses lancinantes s’incrustent entre les phrases rapides des pianos… Et les bières coupées à l’eau n’y sont pas pour grand-chose.
La setlist défile. Aériens sur Ellenroutir, rythmés sur Balkanik (remarquable d’ailleurs), un peu trop conceptuel sur Abusement Ride, le live reprend les mêmes atmosphères que sur l’album. Sauf que l’impro et l’intensité sont de la partie.
Ce n’est qu’arrivé au 6ème morceau et après 30 minutes de show que Rami se décide à prendre maladroitement la parole pour annoncer le titre suivant. Décidemment, en interview comme en concert, ces trois là ne sont pas les meilleurs communicants de la Terre. Mépris ou maladresse, ça reste à définir. Après tout, ils sont là pour la musique, et ils le font bien. La version de Diego Maradona était extra, empreintes de son parfois dub, parfois lyriques, mais toujours pertinents. La tension était palpable, j’ai même cru entendre un petit « Allez !!! » dans le public, à moins que mon envie que ça démarre vraiment ai pris le dessus et que je me suis mise à entendre des voix… Quelques variations plus tard, j’étais comblée et on était plutôt nombreux à danser dans la fosse.
Le concert continue et se ressemble globalement : toujours la même alliance subtile entre piano et électro, toujours l’envie de danser, toujours de bonnes basses, toujours les morceaux du dernier album –il semblerait que les Aufgang veuillent tourner la page de leur album éponyme et de l’EP Air on fire… Et tout d’un coup, plus rien. Ils rentrent en coulisses. Je n’ai pas été la seule à me fendre d’un « c’est tout ?! » catastrophé. Coup d’œil à la montre, ça faisait tout de même une heure qu’ils jouaient. On a quand même eu le droit à trois rappels, soit un bon quart d’heure de rab’, et une petite surprise : Aufgang a rejoint la longue liste des groupes qui se sont frottés à Smells like teen spirit de Nirvana, pour un résultat pas trop mauvais. Mais tout de même, 1h15, c’était un peu trop court. Nous sommes trop gourmands : « c’est épuisant de jouer debout comme ça, on se donne ! » s’est expliqué Rami en sortant de scène. On vous pardonne.
Crédits photos: Fabien Breuil