Catégories
Chroniques

Versus – Mr Blue

12 titres, un héros, une pochette d’album intrigante, tout droit sortie d’un polar cubain. Voici la toile de fond du nouvel album de Versus, Mr Blue. Disponible depuis le 30 avril, l’album du groupe de hip hop jazz français est aussi rafraichissant qu’un Sex on the beach en terrasse.

A l’orée du printemps 2012, dans une planète hip hop dominée par le sample roi, cet album fait figure d’extraterrestre.
Imaginez-vous: un cocktail de jazz, écrit pour chiller en terrasse à St Germain, de scratch savamment dispersé sur lequel vient se poser un flow plus narratif qu’incisif et vous aurez un aperçu de l’atmosphère de l’opus.

A la manière d’un film policier, l’intro plante le décor dans lequel l’auditeur va évoluer durant 45 minutes. Bruce Serfield, AKA Bruce the Narrator, le narrateur de l’histoire, retrace les aventures du mystérieux Mister Blue.

De l’aveu du scénariste de l’album, Sébastien Lawkyz:  » Personne ne sait qui est Mr Blue. C’est un peu le Kaiser Sosee de notre histoire » Une référence cinéphile qui ne surprend pas tant la dimension cinématographique de l’album est évidente. Chaque musicien est incarné par un personnage. Le clip de Mr Blue (track n°2) sert de générique. Ainsi, Lawkyz, le contrebassiste est The Bartender, Charlie Keys, le pianiste est The Player, Shawn Washington, le flutiste est The Don.

En janvier dernier, dans une interview pour ADNSound, le groupe revendiquait haut et fort l’affiliation à l’univers blaxploitation.
L’expression est un néologisme formé de l’anglais black associé à celui d’exploitation. Il qualifie un courant culturel et social, né dans les années 70, qui avait pour but de revaloriser l’image des noirs dans le cinéma américain.

De cet univers, le groupe a surtout retenu l’essence musicale qui transpirait de la bande son de Starcky et Hutch and Co. Il en ressort un album homogène ou se succèdent instrumentales -à savourer au bord de la piscine (track N°12)- et sons funky (track n°4).

Les guests, Beat Assaillant (track n°6), Juan Rozoff (track 11) et le spoken word artist Black Sifichi (track N°8) se fondent dans l’album sans voler la vedette à l’énigmatique  Mr Blue.

Plus qu’une histoire, l’album est une invitation. Une invitation à remonter le temps. A ne décliner sous aucune condition !

Chronique : Alexandre REY

3 réponses sur « Versus – Mr Blue »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *