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Uncommonmenfrommars Live – Le Nouveau Casino – 11.2011

Le Nouveau Casino s’apprêtait, ce mercredi soir, à recevoir des formations punk venues d’un peu partout en Europe et brassant des influences diverses et variées, venant prouver, s’il en était encore question,  que le punk revêtait des nuances subtiles, contrairement à ce que certains récalcitrants peuvent encore penser. Trois groupes étaient donc à l’affiche de cette soirée qui promettait, notamment avec Uncommonmenfrommars, de procurer sa dose de son et de bonne humeur.

C’est aux alentours de 19h30, dans un Nouveau Casino encore fortement clairsemé, que se présentent, pour débuter les hostilités, les Anglais de Roughneck Riot.

Le sextet de Warrington va donc, pendant une petite demi heure, nous proposer son folk punk dans la plus pure tradition celtique. Au son du banjo, on ne peut s’empêcher de penser aux Pogues ou, plus récemment, à la formation de Shane McGohan, The Popes : un chanteur charismatique à souhait, un batteur tout ce qu’il y a de plus énergique et surtout, la présence féminine qui fait toute la différence. A l’origine, Roughneck Riot n’étaient qu’un groupe de punk parmi tant d’autres ; quatre gars voulant faire du son. Rapidement, ils ont décidé d’apporter une touche mélodique à leur musique en invitant un banjo et un accordéon. Désormais, même si la rage de leurs débuts reste entière, les titres sont plus ancrés dans une tradition celtique, même si les influences ’77 sont palpables. Un chanteur braillard pour tenter de faire monter l’ambiance (qui décolle très difficilement) et à ses côtés, le frêle guitariste qui lui donne la réplique. A le regarder, on a une pensée pour Joe Strummer : sa coupe de cheveux, son bombers intérieur écossais et son jean slim, celui-là ne renie pas les origines. Ils rendront d’ailleurs hommage aux Clash avec une reprise très réussie de I Fought The Law.

Leurs titres sont inspirés, gardant toujours l’arrogance tout en apportant un semblant de classicisme revisité et leur énergie est communicative. Leur set aurait mérité plus de public et peut-être un horaire plus tardif tant il était agréable de les découvrir.

La suite sera quant à elle moins réjouissante : Uncommonmenfrommars avaient invité les Suédois de Misconduct avec qui ils viennent de tourner en Suède.

Un bassiste et un guitariste qui viennent alimenter les préjugés sur les colosses suédois aux longues crinières, un batteur assez discret mais surtout, un chanteur aussi stylé que tous les membres d’Anti Flag réunis. Le groupe, ayant débuté en 1995, a connu de nombreux changements de line-up avant de se stabiliser. Ayant pour volonté de continuer sur la lignée des groupes de hardcore de la fin des années 80/débuts des années 90, ils ont rapidement été repérés par l’écurie Bad Taste Records qui les a pris sous leur aile en les faisant figurer sur l’une de leurs compilations.

Musicalement, nous sommes tout de même assez loin de leur hardcore originel et plus proche d’un pop-punk façon Blink 182. Si les compositions manquent de volonté, elles manquent également à certains moments de sincérité. Les nombreuses dédicaces lors de tous les titres, la référence aux SDF tenant plus d’un discours pour l’élection de Miss France que des revendications d’un Jello Biafra, les « Vous resterez toute notre vie dans nos cœurs » à tout bout de champ nous font frôler l’indigestion ; nous tombons dans l’ennui et c’est finalement presque un soulagement lorsqu’ils quittent la scène.

Il est passé 21h et la salle s’est considérablement remplie quand vient le moment pour Uncommonmenfrommars de monter sur scène. Dès lors, l’ambiance, jusqu’ici léthargique, va d’un coup monter en puissance pour ne plus jamais retomber de la soirée.

Les trois frangins, accompagnés de Jim, le bassiste, parcourent maintenant les routes depuis plus de quinze ans et durant ces années, on se rend compte qu’ils ont multiplié les rencontres, en témoigne le nombre important de proches dans la salle. Il faut dire que la bonne humeur légendaire d’Uncommonmenfrommars nous donne instantanément le sourire. Ils vont, pendant plus d’une heure trente, parcourir leur discographie, jouant de vieux titres comme Tatoo ou certains autres tout récents, composés pendant leur tournée suédoise avec Misconduct. Le début de set sur Noise Pollution, titre phare de leur album éponyme, viendra mettre le feu dès l’entame. Même s’ils n’arborent plus leurs cheveux rouges ou verts, les frangins d’Unco n’ont rien perdu de leur folie d’antan. Ils sautent partout, envoient de gros riffs bien appuyés et enchaînent les tubes au même rythme que les blagues. Le Nouveau Casino voit enfin ses premiers slams et ses premiers pogos et les musiciens ont l’air d’en être ravis. Tous les refrains sont repris en cœur par leur horde de fans incontournables, ce qui ne fait que donner encore plus d’énergie à un set qui n’en manquait pourtant pas. A leur habitude, les morceaux sont ponctués d’anecdotes, de blagues et l’interaction avec le public est omniprésente. Contrairement à leurs amis de Misconduct, Uncommonmenfrommars ne revendiquent aucun discours politique ou engagé, ils font du punk pour se marrer, comme ils aiment à nous le répéter et on ne leur en demande pas plus puisque la recette est efficace.

Pour la dernière partie de leur concert, ils décideront de changer quelque peu la disposition de la scène : Ed et Sid vont se poster au milieu de la fosse et sur le bar et l’ambiance toujours assez feutrée du Nouveau Casino va en prendre un sacré coup. Leurs sourires témoignent du plaisir qu’ils ont pris à jouer aujourd’hui et la conclusion de cette soirée sera que leur plaisir était plus que partagé.

Chronique : Amandine Henon Crédits photos : Brian Ravaux


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