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G’S Way – Seventy Seven

Dès le début de la première piste, le couple basse-batterie est saisissant. Le groove est déjà là. Deux mesures plus tard, le clavier entre en scène, à peine saturé. Les accords plaqués s’accompagnent ensuite d’un thème délicieusement paresseux. Pour son EP titré Seventy Seven, le jeune G’S Way, percussionniste de Versus, nous emmène tout droit au fin fond des caveaux du quartier latin. Le talent est là, tout simplement. Ce premier projet solo du parisien, totalement instrumental, attirera certainement les fins gourmets du Jazz moderne. On y détecte une invitation subtile dans un univers où tout est permis.

C’est un répertoire de sons, d’idées et d’émotions. Par exemple, Faubourg Saint-Denis, le morceau le plus court des dix présentés et le suivant, Paradisco font penser au grand plaisir des oreilles aux gros arrangements à la Electro Deluxe. Ils s’enchaînent parfaitement et la tête balance d’avant en arrière avant même qu’on s’en rende compte.

G’S Way a capté l’essence du groove. Une basse infatigable suivie par un beat pas toujours simple mais efficace, des sections d’instruments à vents façon big band qui entrent quand on les attend, des « cocottes » de guitare discrètes. Certains morceaux décoiffent. Toute l’énergie de la Funk, la paresse du Hip-Hop et les mélodies chaleureuses du Jazz cubain sont mélangés. Seul problème peut-être, s’il en est un : l’album aurait du mal à intéresser un novice. On a clairement l’impression qu’il est très technique, destiné aux initiés seulement. En effet, et sûrement parce que batteur, G’S Way nous sert des cassures de rythme à répétition et des breaks pas toujours nécessaires. Toutefois, des modulations et des thèmes bien arrangés surprennent agréablement, notamment dans Catch Me If You Can, sûrement le morceau le plus intéressant de l’EP avec Seventy Seven, qui squatte la seconde piste.

En conclusion, le premier G’S Way reste une œuvre très plaisante, propre et encourageante. L’artiste doit toutefois trouver sa propre griffe, déterminer qui il est. On regrettera peut-être de ne pas entendre plus de morceaux dans le registre de Latin Bubbles, qui ouvre l’EP grâce à un thème simple et planant, et dans lequel un prince du genre, Ronald Baker, donne une bonne leçon de trompette. L’artiste reste à suivre, car sur une très bonne voie. Paris n’est pas morte.

Chronique réalisée par Adam

Une réponse sur « G’S Way – Seventy Seven »

Un article qui donne envie ! L’auteur de cet article doit être un amateur de bonne musique.

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