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Festival Sonisphere Edition 2012 – Live Report

Suite à une édition 2011 présentant un affiche dantesque (le fameux Big Four, Metallica en tête) mais une organisation très critiquée (problèmes de sécurité, entre autres), le Sonisphere France 2012 étant attendu au tournant. Après être passé très près de l’annulation, l’édition Anglaise ayant jeté l’éponge, le festival a décidé de revoir ses ambitions à la baisse et de proposer une formule à moitié indoor (sur la scène du Galaxie d’Amnéville), à moitié outdoor et se limitant à une dizaine de millier de festivaliers.

La programmation en fut forcément réduite. Quoique décriée par certains surtout pour l’absence de Metallica, elle affichait tout de même du beau monde : Faith No More pour leur unique passage en Europe, Marilyn Manson, Soulfly, Machine Head, et Evanescence qui annoncera malheureusement son annulation la veille du festival suite au décès d’un proche d’Amy Lee.

Autant le dire tout de suite, entre coups de malchance répétés et manque d’anticipation de l’organisation, le bilan de cette édition n’est pas entièrement positif.

Jour 1 : samedi 07/07/2012

D’abord, quelques bons points : en arrivant sur place le samedi matin, je constate d’emblée que bien des erreurs de l’année passée ont été évitée : camping plus proche du site et en herbe (oui, il y’en avait un en béton…), stands de boissons et de nourriture en nombre adapté, toilettes praticables… Bref, du positif.

Vers 14h, le site commence doucement à se remplir et les premiers concert du festival “Off” (groupe sélectionnés par jury pour chauffer l’ambiance) commencent sur la scène outdoor : The Kieff’s et leur “Stalheim Rock’n’roll”, Incry qui ont toujours tendance à en faire des caisses et Pachuco Cadaver, groupe de rock/stoner psychédélique fortement alcoolisé et ma foi très sympathique.

Arrive enfin l’heure de commencer les hostilités avec Black Stone Cherry sur la scène du Galaxie. Rien de mieux pour se décrasser les oreilles qu’une dose de Hard Rock FM bien américain, surtout que la prestation est de qualité.

Puis retour à l’extérieur avec I Killed The Prom Queen et leur deathcore adolescent entendu 1000 fois qui ne me passionnera guère. Je préfère aller me chercher une bonne Guiness pour m’aider à patienter en attendant Machine Head, qui délivreront comme à leur habitude un concert puissant, violent, fédérateur. Ils font partie de ces groupes capables de déchaîner des hordes de fans, que ce soit avec leurs anciens morceaux autant qu’avec les nouveaux.  Malgré un son parfois un peu brouillon, ils ont enflammé le Galaxie de leur thrash véloce et mélodique.

Je file alors vers la scène outdoor, pensant me reposer de cette performance diabolique. C’était sans compter sur Combichrist, qui n’étaient pourtant visiblement pas les bienvenus ici. Mais en commençant à bloc et en ne baissant pas le niveau d’énergie tout au long de leur set, ils ont réussi à conquérir le public qui s’est merveilleusement pris au jeu.

J’apprends alors que Marilyn Manson, qui joue dans quelques minutes, interdit à tous les photographes de travailler pendant son concert ; je n’ai donc pas d’images à vous montrer. En le voyant arriver sur scène dans un état pitoyable, on comprend pourquoi. Il passera tout son set à massacrer ses plus belles chansons comme ses nouvelles, véritable parodie de lui-même, et je m’éclipse donc de ce concert sans intérêt.

Et l’intérêt, je le retrouverai du côté de la scène outdoor avec Meshuggah, qui ont visiblement effectué un travail monstrueux sur leurs lives. Exit les musiciens froids et statiques, on a maintenant affaire à un chanteur surexcité, à 3 machines à riffs surpuissantes et à un jeu de lumière magnifique et épileptique, calé à la seconde près sur leur musique déstructurée. Un véritable rouleau compresseur. Assurément une des plus grosses surprises du festival !

Arrive enfin l’heure du groupe le plus attendu : Faith No More. J’apprend qu’encore une fois je ne pourrai faire mon travail de photographe, car ils n’acceptent que la presse papier. Soit. Ca ne m’empêchera pas de me prendre une des plus grosses, si ce n’est la plus grosse baffe que j’ai prise en concert jusqu’à maintenant. Un scène magnifique prenant l’apparence d’une veillée funèbre (entièrement blanche, recouverte de bouquet de fleurs), un son divin, merveilleusement clair et puissant, un groupe en grande forme et un Mike Patton hallucinant de charisme, dont la voix polymorphe est sans égal connu. Une expérience incroyable, difficilement descriptible. De quoi terminer leur histoire de la plus belle manière qui soit (on apprenait quelques temps plus tôt leur séparation définitive).

Un dernier groupe du festival Off jouera devant les plus courageux vu l’heure tardive : Lodz et leur excellent mélange de Métal et de Post-rock.

Jour 2 : Dimanche 08/07/2012


Encore embrumé par une nuit sans sommeil au camping, je me dirige tranquillement (enfin, sous la pluie battante) vers l’espace presse où j’apprends qu’à cause des rafales de vent, la scène outdoor est inutilisable et que les groupes qui devaient y jouer seront rapatriés à l’intérieur, des annulations étant possibles. Euh… Vu la météo en ce moment, était-ce bien judicieux de prévoir une scène aussi fragile ? Car on ne parle pas ici d’ouragan mais juste de légères rafales. Les festivaliers, beaucoup moins nombreux que la veille, commencent à montrer des signes de morosité…

Bref, nous entamons la journée sous le rock’n’roll classieux de Porn Queen, qui commencent leur set avec des bruitages de films pornos.

Suivront Armored Saint, projet principal de John Bush (ancien chanteur d’Anthrax) qui viendront jouer leur Heavy Metal traditionnel et bourré d’énergie pour la première fois en France. A cette heure-ci, nous n’avons toujours pas eu d’annonce de l’organisation sur les évènements… Le public commence à s’impatienter et l’ambiance en dehors de la salle est proche du néant.

The Darkness entrent alors sur scène, et avec leurs costumes glam et leurs cabrioles habituelles, ils finissent par réussir à réchauffer un peu l’atmosphère tendue du festival.

En voyant l’installation de la scène de Soulfly, nous comprenons que le Running Order a été modifié mais toujours aucune annonce … Max Cavalera débarque sur scène bouffi, des trous dans la peau, ses dreads ignobles et ses vêtements dégueulasses ; on s’attend au pire. Mais il nous a prouvé ce soir là que non, contrairement à Manson, lui n’est pas vieillissant et fini. Un show démesuré, violent et tribal, qui a arraché les tripes de la fosse à coup de Circle Pit et de Wall of Death, sur demande du maître de cérémonie. Grand !

L’organisation prend enfin la peine de parler à son public et nous annonce l’annulation de 4 groupes : Bloody Mary, Baroness (LE groupe que je tenait absolument à voir), Raz Rockette et Lostprophets. Est-ce à cause des retards occasionnés, parce qu’il n’ont pas le matériel pour jouer en salle, ou est-ce que c’est parce que l’orga n’a pas envie de se prendre la tête ? Nous ne le saurons pas, et nous n’aurons pas le droit non plus à des excuses.

Wolfmother arrivent donc devant un public pour le moins dépité. Mais eux sont heureux d’être là, nous le montrent et redoublent d’efforts pour pour faire grimper l’ambiance. Leur prestation d’une grande qualité finira par redonner un coup de fouet à la foule.

Le groupe qui clôturera le festival sera donc Lacuna Coil. A la base programmés sur la scène outdoor, ils nous avoueront avoir dû se battre pour avoir le droit de jouer ce soir.

Propulsés tête d’affiche à la dernière minute malgré le fait qu’ils n’en aient pas forcément l’envergure, les italiens ne se sont pas laissé démonter et ont fait un show énergique, certes calculé et surjoué mais très communicatif. Et contre toute attente, le public les a suivi : il y avait une grosse ambiance dans le Galaxie et j’ai entendu quelques festivaliers avouer avoir changé d’avis sur eux à la fin du concert. Bravo à eux, c’était pas gagné.

Le Sonisphere France 2012 nous laissera donc une impression en demi-teinte : malgré les efforts fait, il reste de nombreux points à améliorer pour la pérennité du festival. La communication d’abord, désastreuse. L’anticipation, ensuite : la météo est certes imprévisible, mais prévoir des scènes plus solides est nécessaire ; de même être en rupture de stock de nourriture pour un festival, c’est difficilement acceptable. La sécurité, enfin : pour que des festivaliers se plaignent de ne pas voir assez de vigiles à l’extérieur, c’est qu’il y a vraiment un soucis. Dans le même ordre d’idée, le trop grand nombre de photographes accrédités par rapport à l’étroitesse des crashs empêchaient totalement les vigiles de scène de travailler.

Il n’empêche que ce fut malgré tout un très bon moment, avec des concerts énormes (on retiendra surtout FNM, Meshuggah, Soulfly, Machine Head). Nous seront évidemment avec plaisir au rendez-vous en 2013, en espérant fortement que les points noirs soient revus entre temps.

Chronique & Crédits Photos : Florian Denis

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