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Erykah Badu – New Amerykah Part Two Return of the Ankh

New Amerykah Part Two (Return of the Ankh) d’Erykah Badu sorti mars 2010 fait suite au New Amerykah Part One (4th World War) sorti en 2008. Un album délicat, « à recevoir comme un câlin », confiait Erykah Badu lors d’une interview. C’est le quatrième album en major d’Erykah Badu.

Alors que le Part One développait des thèmes plus socio-politiques, le Part Two est plus calme, doux, personnel et chargé d’émotions. Un album à écouter plusieurs fois. Même si la première écoute ne produit pas forcément l’effet escompté, il faut se laisser pénétrer par l’univers d’Erykah Badu qui nous propose une escapade. Une escapade amoureuse, romantique et aussi solitaire.

En majorité des chansons d’amour, mais on retrouve tout de même présents les thèmes du Part One où il est question de climat de 4ème Guerre Mondiale. Brutalité policière, menottes, fast food, cigarettes, char d’assaut, chaînes brisées, système de santé jeté aux « chiottes »… Or, cette fois-ci Erykah est protégée par son armure.

Plus robotisée, mi-humaine mi-robot, elle semble sortir la tête de l’eau comme pour reprendre le dessus sur les choses et sur ces menaces extérieures qui l’entourent. Son armure la protégeant et parvenue au sommet de son cerveau elle peut exprimer librement ses émotions, musicales et personnelles (on la voit nue déversant les « vibrations de l’univers » grâce à son diapason). (cf pochette de l’album).

Tout est représenté sur la pochette de l’album, réalisée par un certain EMEK (cf. www.emek.net). Celle-ci n’est pas sans rappeler l’univers des bandes dessinées de Moebius et Alejandro Jodorowsky, ce dernier cité dans les remerciements par Erykah Badu et auteur de la série L’Incal. On notera encore très présente la symbolique du chiffre « 3 »: trois bébés (les siens?), trois lunes, trois arbres, trois croix égyptiennes…. Pour certains le chiffre « 3 » est synonyme de communion avec soi et les autres, d’enthousiasme, mais aussi d’activité créatrice et de plénitude (en référence à la sainte trinité: corps, âme, esprit).

En tout cas Erykah Badu est sereine, elle n’a pas besoin de pousser sa voix dans cet album, ce qui est plaisant et qui fera taire les détracteurs qui la comparent à Billie Holiday.

Plus impliquée dans la production, elle co-produit pas mal de titres, mais est également toujours bien entourée et sait puiser dans les bonnes références (nombreux samples): James Poyser, Quest Love, Mike Chav, Madlib, Jay Dilla aka Jay Dee et covered by Roy Ayers…

Une préférence pour « Window Seat » et le clip qui a fait scandale aux Etats-Unis où on la voit avancer et se déshabiller jusqu’ entièrement nue dans une rue de Dallas, la même rue d’ailleurs où J.F. Kennedy avait été assassiné; et pour « Turn Me Away (Get MuNNY) » sur un sample de Roy Ayers covered by Sylvia Striplin en 1981 et déjà repris par Junior M.A.F.I.A et Notorious B.I.G. en 1995.

Un album homogène, aérien, souple, élégant, fluide, soyeux, doux, chaleureux et énigmatique qu’on vous recommande d’adopter, pour le contenu (musiques, textes), les collaborations et la pochette.

Chronique par  Quentin Moret & Siddh

http://www.youtube.com/watch?v=8spYu6efEYU

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