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Bjork – Biophilia

Il y a des chroniques plus difficiles que d’autres à écrire, à vrai dire, quand il m’a été donné de recevoir Biophilia le dernier album de de Björk, je me suis vu dans la peau du jeune Charlie Bucket déballant soigneusement sa barre annuelle de Wonka en quête d’une félicité gustative ou peut être même plus … Une première écoute, puis une seconde et enfin une troisième ont provoqué chez moi un tiraillement inhabituel, était ce là une excentricité artistique de plus ou un nouveau coup de génie de la diva Islandaise ? Un peu des deux mon capitaine … en philosophie nous parlerions d’une aporie, aussi vais-je m’efforcer de peser le pour et le contre de façon objective et essayer d’en tirer quelque chose de clair de mes méninges embrouillées …

A l’instar de Nina Hagen ou encore de Kate Bush, Bjork fait partie de ces femmes musiciennes dont la mystique a fait de leur musique quelque chose à part, une musique entière que l’on aime et comprend ou que l’on déteste en bloc. Mais il y a des raisons pour ça … créatrice née Björk Guðmundsdóttir a débuté sa carrière musicale à seulement 11 ans avec un album éponyme sur lequel on retrouve quelques reprises mais aussi des compositions ! Un album qui en tout objectivité s’écoute avec intérêt. Une trentaine d’années plus tard, notre islandaise est toujours au devant de la scène artistique avec à son acompte pas moins de 9 albums solos, y compris Biophilia et dont certains constituent pour beaucoup des piliers de la culture électronique, ajoutez à cela un nombre incalculable de remixes et ses projets en groupes durant les années 80 et vous aurez de quoi vous occuper pour un bon moment … Source d’inspiration pour beaucoup, parler des années 90 sans évoquer Début, Post ou Homogenic est tout juste impossible. Aussi, chaque nouveau projet de la diva glacée est un évènement mondial. A chaque opus son concept, Biophilia n’échappe pas à la règle et comme son titre l’indique mélange l’art digital à une certaine approche de la nature.

Après une opération des cordes vocales, rien n’était pourtant moins sur et nous nous attendions à ce que notre collection de disque se clôture sur Volta … mais c’était sans compter sur l’acharnement de Björk … Ainsi comme pour compenser cette perte de puissance vocale, elle nous propose un nouveau projet qui repousse les limites de l’expérience musicale avec, jumelé à la sortie de l’album, toute une série d’applications apple qui se veulent accompagner l’auditeur dans la compréhension de la musique. Une approche intéressante et des applications plutôt bien réalisées d’autant plus qu’elle ont vocation à servir à terme de support éducatif  pour les enfants, Björk ayant prévu de mettre en place une tournée « scolaire » sur deux années.

Techniquement, la production de Biophilia est irréprochable, l’approche organique donne un sens profond aux différents titres et apparait comme un fil conducteur tangible pour peu que l’on se donne les moyens d’apprivoiser ce nouvel univers … Mais voilà aussi la faille de cet édifice symbiotique peut être trop technique pour être compris par le commun des mortels.

Depuis Vespertine Björk à fait le choix de tourner le dos à la pop, ce qui n’a pas choqué les puristes mais drastiquement éloigné les autres. Si Vespertine reste un de mes album préféré pour son atmosphère éthérée, depuis Médula, je dois avouer avoir eu plus de mal à me fondre dans son univers. Aussi beaux soit ils, Crystalline, Virus ou Mutual Core restent conceptuels, un peu comme une série de tableaux abstraits dont on ne peux s’empêcher de trouver qu’il sont beaux mais dont on ne comprend pas le sens. Curieux aussi ces phases de Breakcore qui entrecoupent certains morceaux en faisant perdre le fils à l’auditeur plus qu’autre chose.

Pour dire vrai, l’ensemble mais fait l’impression d’une Björk se cherchant sans vraiment se trouver …

En conclusion, Biophilia est pour moi un bel objet de curiosité. Un nouvel album insaisissable dont ne se dégage aucun titre phare mais qui demeure un exemple en matière de qualité de production. Réservé aux amateurs confirmés et aux argonautes de la musique.

5 réponses sur « Bjork – Biophilia »

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