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Balthazar – Rats

Jinte Deprez et Maarten Devoldere seraient-ils les enfants cachés de Thom Yorke (Radiohead) et Alex Turner (Arctic Monkeys) ? Ce miracle biologique nous arrangerait bien, ça expliquerait pourquoi la voix de Balthazar, groupe belge révélé par l’album Applause, est aussi atypique et profonde. Une basse seventies, une voix traînante et parfois envoûtante, des cœurs, des cuivres… Chaque chanson s’accroche à vos oreilles, et c’est très difficile de s’en défaire. On vous aura prévenus !

Leur nouvel album, Rats, s’ouvre par The oldest of sisters, exemple typique de ce qu’on aime chez Balthazar : un morceau enlevé, une basse rétro, cette voix reconnaissable, des cœurs délicats et des cuivres pour relever le tout. Sur cet opus, les cinq belges déclinent un univers cosy, authentique, assez hivernal.

En enchaînant avec Sinking Ship, on se rend compte que la voix de Marteen n’a jamais été aussi traînante et nonchalante,  et que les fans de rock alternatif ont envie de raconter une histoire (the words come out like rats leaving a sinking ship…yeah… look at them run). Depuis Applause en 2010-2011, ils ont grandi, et ont pris du recul, ce qu’ils expliquent longuement dans leur interview accordée à adnsound. Quitte a perdre un peu d’énergie en route…

Par exemple, sur Later, l’intro ne cesse de monter en intensité, créant une véritable tension chez l’auditeur. L’attente est forte et… Rien. Au début de la chanson, le titre retombe comme un soufflé. Si on peut dire quelque chose, c’est que la compo des lignes de chants n’est pas forcément le fort de Balthazar. Ils ont pris le parti de coller toujours au tempo et de ne pas vraiment prendre de risque en matière de mélodie. Tout de même, Later reste un morceau très intéressant pour ses petites touches trip-hop. Le titre pourrait tout droit sortir d’An awesome wave, l’album d’Alt-J, avec un côté intimiste home-made de qualité.

Ambiance lendemain de soirée pour Joker’s Son, qui livre une pop sous lexomyl. Les cuivres raisonnent de très loin, comme la marque d’une fête pas encore tout à fait terminée. Un titre un brin mélancolique qui a tendance à mettre en transe quand les voix de Jinte et Marteen se mêlent sur le dernier quart du morceau. Quant à The Man who owns the place, il porte bien son nom énigmatique. On y découvre un univers profond, entre le western et le trottoir embrumé d’Amsterdam. Balthazar va peut-être un peu trop loin dans la nonchalance de la voix, et dans l’épurement de la base instrumentale, se réduisant à des chœurs trafiqués, une basse bien crado et une batterie toute légère. Rats reste un album d’une excellente qualité… Mais on aurait bien aimé que nos copains belges allient cette nouvelle maturité avec l’énergie de leur (jeune) âge.

Balthazar – The Oldest of Sisters

 

3 réponses sur « Balthazar – Rats »

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