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Obits – Moody, Standard and Poor

Nés de l’implosion de divers groupes de rock indé’, les Obits confirment tout au long des douze pistes de leur deuxième album, Moody, Standard and Poor, que c’est bien dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Loin d’être sirupeuse, la leur serait plutôt du genre électrique et sans concession. Rentrez vos grands-mères.

Produits par Sub Pop, label mythique de la scène alternative de Seattle ayant révélé, entre autres, rien moins que Nirvana et Soundgarden, les quatre compères avaient fort à faire pour honorer leur blason. Pari tenu! Des rives du blues (Shift Operator) aux confins du punk/garage un peu crade (Beggin’Dogs, No Fly List…) en surfant parfois sur la vague du rock californien (le chanteur est originaire de Los-Angeles), Moody, Standard and Poor égraine avec brio les titres au rythme des guitares endiablées, du martelage virtuose de la batterie et de la voix éraillée de ses protagonistes respectifs. Suite à des problèmes de gorge, Rick Froberg, véritable Gerry Roslie des temps modernes, aurait apparemment souhaité modifier sa technique vocale pour ce deuxième album, délaissant les cris d’écorché-vif qui composaient son ordinaire pour un registre plus mélodieux. On vous rassure, ça ne s’entend pas tant que ça. Il n’est qu’à écouter Naked to the World pour s’en persuader.

Bruts, acérés, condensés, tranchant comme des rasoirs, n’excédant que rarement les trois minutes, les douze morceaux de ce second opus ne s’encombrent pas de superflu et tendent à prouver, s’il était encore besoin, que les vieux transfuges de la scène alternative américaine n’ont rien perdu de leur superbe. L’avenir appartiendrait-il aux vétérans ?

Label : Sub Pop – Sortie : Avril 2011

Chronique réalisée : Arnaud Barbey


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