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Hed Planet Earth – Attila – Trabendo – Avril 2010

En ce début de printemps, rendez vous est pris au Trabendo, pour assister à  l’un des derniers signes de vie d’un mouvement musical en voie de disparition : le rap/core. C’est « Hed Planet Earth » plus connu sous le nom de Hed pe qui vient nous démontrer que ce style qui a connu ses heures de gloire dans les années 90, n’est pas tout à fait mort. Les 5 californiens, qui ne sont pas forcément les musiciens les plus connus en Europe, ont eu le mérite de rester productifs, avec 7 albums à leur actif. Ils nous rendent visite à Paris, afin de nous présenter leur dernier album en date « New World Orphans », plus d’un an après sa sortie qui est passée totalement inaperçue.

Avec l’annulation de la tournée de « Threat Signal », c’est aux jeunots d’ « Attila » que revient la lourde tâche d’ouvrir la soirée, dans un Trabendo plus que clairsemé. Hormis quelques riffs intéressants et une puissance de voix pas trop désagréable, leur death/métal à la sauce néo/métal ne prend pas auprès du public, par manque total d’originalité. Ce ne sont pas leurs chorégraphies boys band des plus ridicules qui vont augmenter leur crédibilité auprès du public, pas assez alcoolisé pour  être sensible à ce genre de mascarade.

Passée cette première partie qui ne restera pas dans les annales, c’est à  Hed Pe de faire son entrée sur scène, dans une mise en scène à  l’américaine (voix scandée en fond sonore en intro de « New world Orphans », poses statiques, maquillage,…). Une chose est sûre : les 5 gaillards possèdent un charisme ahurissant et en imposent sans même avoir besoin de jouer. Le leader Jahred balance alors son flow mi hip/hop mi hardcore si particulier qui nous donne immédiatement envie de se déchainer et de rentrer dans son univers. Son visage, pourtant caché dernière son maquillage noir terrifiant, témoigne clairement de son plaisir d’être de retour sur les planches parisiennes, ce qu’il ne manquera pas de nous faire remarquer à maintes reprises.

Sa bonne humeur est tellement communicative, qu’au fur et à mesure du set, la fosse se déchaine de plus en plus, faisant honneur à l’énergie déployée par les 5 musiciens. Ceux-ci parcourent l’ensemble de leur carrière, sans omettre certains titres phares, tels que « Killing Time » ou encore « Serpent Boy ». Ce sont d’ailleurs sur ces morceaux les plus anciens, que le professionnalisme de ces bêtes de scène nous saute à la gorge, et ce notamment grâce à la rythmique impeccable du batteur Tiny Bubz. L’ambiance va crescendo, chauffée à blanc par Jahred, imbattable pour haranguer la foule au son de ses « What ??? », auxquels les fans répondent en scandant le nom du groupe.

Après une première demi-heure quasi parfaite, l’égo sur-dimensionné du leader du groupe prend alors le pas sur la musique. Certainement mis en confiance par le public, il se lance dans des intermèdes parfois interminables, n’hésitant pas à couper certains titres tels que la tuerie « Bartender ». Jahred nous sort alors des discours dignes des plus grands philosophes : «  la drogue c’est bien, l’argent c’est nul, achetez mes tee shirts… ».  L’intervention la plus drôle étant à l’actif d’un fan traduisant « Free hugs if you buy our new cd » en « celui qui achète leur CD, il va le niquer dans le cul ». A ce propos, le chanteur semble également avoir un grand besoin d’assouvir ses pulsions sexuelles, n’arrivant notamment pas à se remettre du passage d’un fessier féminin à moins de 2 mètres de lui.

En plus de cette attitude qui peut paraître agaçante à force, certains choix musicaux nous laissent sur notre faim, tels que la reprise sans aucun intérêt du « No woman no Cry » de Bob Marley.

Malgré  ces points négatifs, l’efficacité musicale du groupe est telle que nous leur pardonnons leurs écarts. Après tout, avoir eu l’honneur de parcourir les plus grandes scènes et les plus grands festivals du monde pendant plus de 15 ans ne doit pas aider à garder les pieds sur terre. Au final, ces 90 minutes auront été totalement réjouissantes pour nos tympans, et nous auront donné envie de se replonger dans ce mouvement musical aujourd’hui injustement délaissé.

Crédits photos : Brian Ravaux

Une réponse sur « Hed Planet Earth – Attila – Trabendo – Avril 2010 »

Salut a vous;je me permet juste de rectifier ce qui es écrit plus haut;juste pr dire que ca n engage que le chroniqueur de penser que la reprise de « No woman no cry » etait inutile;l univers reggae fait entièrement partit du paysage musicale du groupe et cet interlude et plus que justifier!!!Ceci étant dis;je suis entièrement d accord avec le reste du report;et j ajouterais que ce concert etait vraiment terrible,du grand Hed P.E!!!

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