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Festival Baleapop – Bidart (Pays Basque)

Maintenant que l’hiver a décidé de se presser, que la plage n’est plus qu’un lointain souvenir, on profite du rush de la rentrée (oui, les gens sont revenus sur le Saint Internet) pour parler d’un excellent festival, Baleapop, qui a eu lieu cette année à Bidart, dans le Pays Basque.

Baleapop, c’est un peu comme une grande famille. Pour ma première édition, je suis loin de prétendre d’en faire partie. Mais quand même, ça se voit. Entre les bénévoles qui suent sang et eaux (surtout de l’eau) au-dessus des stands à lomo et à burger, mais avec le sourire, et le très bon son déversé sur la plage ou à la communale, vraiment, Baleapop est un compromis parfait entre belle programmation et ambiance bon enfant.

Le principe est simple : une ville, Bidart (avant c’était Guétary, mais le bébé prend de plus en plus de place et la très mignonne station balnéaire ne suffisait plus), et deux lieux, la Communale, ancienne école transformée en lieu culturel, et la plage. Le tout sous un beau soleil, en buvant de la très bonne bière locale (et vraiment pas chère !) et en mangeant… local aussi.

Les artistes qui ont exposé en marge des concerts étaient aussi du coin, la plupart du temps. Peut-être un peu trop conceptuels à mon goût. Mais au moins, Baleapop a le mérite d’être un vrai festival pluridisciplinaire. Beaucoup d’évènements se targuent d’être ouverts à toute forme d’art, et accrochent finalement deux pauvres affiches entre les toilettes et la sortie. Non, ici, on vient autant pour les concerts que pour les autres activités, que ce soit les expositions de peinture/sculpture/projections vidéos/collages ou l’opération Baléaciné, histoire de rentrer un peu moins idiot à Paris. Projections de courts-métrages, d’interviews, de clips et rencontre avec l’équipe super sympa de Panic Reverse! (le principe? des graphistes inventent des affiches, à partir desquelles des réalisateurs réalisent et des compositeurs composent. Logique), de The Drone ou de la Blogothèque… Il y a de quoi faire.

Mais bon, Adnsound étant plutôt branché musique, places aux groupes. Une photo, un soir, un avis. Pourquoi faire compliquer quand on a passé un week-end aussi simple, aussi relax, entouré de personne qui ne se prennent pas la tête?

On démarre la première soirée à la Communale. Au programme, Walls, Odei (ci-dessus) et Etienne Jaumet. Et pour commencer un festival, le trio d’Odei est parfait. Un homme à machine, un vibraphone et une batterie pour un doux moment d’electronica, vin rouge dans une main et saucisson dans l’autre. Même constat pour Walls, duo signé chez Kompakt. Résolument shoegaze, assez psychés, les deux londoniens mélangent voix entêtantes, boîtes à rythme, guitares et sampling. Du très bon! Par contre, énorme déception avec Etienne Jaumet. Autant je l’adore en maître des synthés chez Zombie Zombie, autant son trip au saxophone en solo est quelques peu suranné. Pour ne pas dire ennuyant. On ne lui souhaite qu’une chose: retrouver ses copains les batteurs, et vite! Ca tombe bien, Zombie Zombie est en tournée en ce moment. Ouf!


Bon, la photo parle d’elle même, non? Nous avons passé toute l’après-midi et une bonne partie de la nuit sur la plage de Bidart. Soleil, sable fin, et super son. J’ai notamment eu un énorme coup de coeur pour Gonno, le DJ japonais qui a remixé l’EP Somach de Van Off Mart (signé sur le label Moï Moï, organisateur du festival). Dansant mais carré, sa house teintée de techno a fait le bonheur des festivaliers, qui se sont dandinés avec plaisir sous 40°. D’ailleurs, Van Off Mart était également de la fête, avec vOPhoniQ, Antoine Piéchaud, Philippe Gorbachev (de chez Comeme) et l’énorme Legowelt. Le clou de la journée? Une énorme bataille de couleur, comme en Inde. A découvrir dans la galerie photo!

Et enfin, dernier jour pour nous, avant-dernier jour pour le festival, retour à la Communale pour la soirée de samedi. Le réveil fut plutôt difficile au camping partenaire. Il faut dire que certains ont chanté toute la nuit, pendant que d’autres ont refait le monde à la lueur d’une lampe torche. Même entre les douches communes et les tentes, l’ambiance était au top. Un miracle! Bref, cernés mais contents, nous voilà repartis avec BCBG, Cankun, F/LOR, Blackmail et Electric Electric.

Bon, on va passer très vite sur BCBG, soupe hipster electro-pop à la voix agaçante. Enfin, les goûts et les couleurs… Bref, Cankun offre de bien meilleures possibilités. Seul en scène -et un peu seul tout court, il est encore tôt-, le jeune français reste collé à sa guitare. Jeu de scène plus que minimaliste, occupation de l’espace inexistante, il parvient pourtant à nous prendre par la main et nous emmener dans son petit univers à la fois sombre et tropical. Un goût doux-amer sur fond de dub et d’electronica pour un live de toute beauté! F/LOR continue ensuite l’ascension dans le psyché et la noise, sans non plus être mémorable. Mais ensuite, ça y est. La claque. Blackmail, qui pourtant détonnait un peu dans une programmation très chill et electro douce, a offert au Baléapopiens un live incroyable (et ouais, j’ai décidé d’inventer un mot. Et alors?) . D’abord, c’est le regard du chanteur qui m’a transpercée: un regard froid, poisseux et pur en même temps, relativement déroutant. Chez eux, le blues se fait électronique. C’est crado, c’est sensuel et kraut -oui, ça peut aller ensemble, promis. Un groupe à suivre donc!  Et enfin, on a terminé ce merveilleux week-end en beauté avec Electric Electric, qui ont fini de nous assommer avec leur transe rock. Ca bouge beaucoup, très peu de lumière, et beaucoup de trips. On danse, mais de manière tribale. Un retour au source, avec du sable dans les chaussures. Ca peut paraître surfait, mais c’est une évidence: vivement l’année prochaine!

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Crédits photo: Clémence Meunier pour adnsound.com

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