Catégories
Chroniques

Dungeonesse – Dungeonesse

A l’écoute du remarquable single Schucks j’imaginais le duo Dungeonesse comme des Eurythmics américains passionnés de musique électronique : mélodies séduisantes, arrangements synthétiques au cordeau et le chant très Annie Lennox de Jenn Wasner.

Mais sur la longueur de l’album l’enchantement s’étiole très rapidement.

Leur style electro pop structuré autour de sons semble t’il entièrement informatisés et d’une voix féminine au four et au moulin ne supporte pas l’approximation, la fadeur et l’espèce de narcissisme incarnées par le chant, qui fait tourner en boucle des airs le plus souvent languissants plutôt que sensuels, évanescents plus qu’éthérés.

Certes le duo introduit parfois quelques tonalités R’n’B ou girly pop qui évoquent la BO du Bling Ring de Sofia Coppola, mais l’on frise l’indigence avec des This Could be Home et Cadillac bruyamment insipides.

Dungeonnesse sauve l’honneur avec Private Party et Anywhere You Are, les basses résolues, un rythme vif, bien affirmé, et une ambiance dance pop un peu mordante paraissent stimuler davantage le chant, de nouveau plus extraverti. Le duo appuie enfin sur l’accélérateur sans se soucier de mixer tel ou tel genre ou de tartiner des nappes de synthés pour peaufiner une atmosphère, et même si l’originalité fait un peu défaut, leur musique gagne en présence et la mayonnaise prend.

Au final un premier album frustrant qui cumule souvent la froideur et la préciosité qui égarent parfois les artisans de la pop électronique, et la production à la truelle des tâcherons de la dance music (ce final de This Could be Home!). Toutefois quand les alignements astraux sont à l’optimum, Wasner et Ehrens peuvent polir quelques perles enthousiasmantes et me donnent envie de garder une oreille sur leurs futures productions discographiques.

Dungeonesse Private Party
http://www.youtube.com/watch?v=eEUioUXWu60

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *