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Bill Wells & Aidan Moffat – Everything’s getting older

L’écossais Aidan Moffat a choisi de collaborer avec le bassiste de jazz Bill Wells, connu avec The Pastels, pour cet album étonnant : Everything’s getting older, qui tranche avec l’actuel paysage musical plutôt enclin à la pop joyeuse et enlevée. Après Arab Strap, avec Malcolm Middleton, et après plusieurs albums solos sous le nom de L Pierre, Aidan Moffat nous permet d’écouter à nouveau sa belle voix grave, dans cet album mystérieux, ce recueil de poésie en musique.

La participation jazzy de Bill Wells confère à cet album une ambiance magique et mystique, où la poésie est ultra-présente, avec de jolis moments d’évasion. On pense notamment au solo de trompette dans (If you) keep me in your heart, magnifique chanson d’ouverture. Everything’s getting older est un instant suspendu, qui en enlèvera certains, pour les emmener dans une autre dimension, monde poético-romantique, tendance (un peu) dépressif. D’autres seront sûrement insensibles au style indéfinissable de cet album.

Le velours enrobant de la voix grave et profonde d’Aidan Moffat est encore enjolivé par les arrangements jazzy, et les spoken words donnent au tout un rythme nouveau, étrangement décalé, terriblement sensuel. S’il est vrai que l’ensemble est assez triste, les paroles comme les instru sont magiques. Écouter ce disque, c’est s’évader pendant les 40 minutes que dure le disque. Faire une pause, comme le suggère la très belle ballade Let’s stop here. On sort quelques instants du registre poétique pour entrer dans un univers plus pop, et terminer sur une note enjouée, avec le titre final Glasgow Jubilee, qui fait respirer le tout avec fraîcheur.

Un très beau disque, pour une très belle collaboration, un univers décalé, entre un slam à la Saul Williams et une ambiance psyché à la Wax Tailor: notamment lorsqu’on entend les ronflements du fils d’Aidan à la fin de And so must we rest. On aime la diversité proposé par Everything’s getting older, avec ses passages parlés, ses solos de trompette, le morceau instrumental et intimiste Tasogare, les sonorités jazzy, la voix écorchée d’Aidan Moffat. Ce disque, à l’image du 4ème titre est en quelque sorte : The greatest story ever told.

Label : Pias – Sortie : Mai 2011

Chronique Réalisée par Auriane Hamon

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