Il y a ceux qui aiment le jazz, il y a ceux qui aiment la pop et comme trait d’union à ces deux univers musicaux, il y a Jamie Cullum. Sa voix chaude et suave nous avait manqué. Jamie Cullum revient après quatre ans d’absence avec Momentum, son sixième album studio. Le prodigieux jazzman frappe fort dès l’ouverture du disque avec The Same Things, ou encore Everything You Didn’t Do, titre phare du disque.
A trente-trois ans, Jamie Cullum fait figure de génie dans le monde du jazz, qu’il a su rendre accessible au plus grand nombre, battant des records de vente avec ses précédents disques. Ses morceaux aux accents vintage et acidulés font de lui la coqueluche des adeptes d’un genre nouveau qui mélange pop et jazz. Ils sont rares, les artistes de jazz contemporain a faire date, Jamie Cullum semble avoir tout compris. When I Get Famous est de ces morceaux destinés à laisser des traces, savant mix jazzy, peuplé de la voix enrobée de miel de Jamie Cullum et des choeurs. Momentum est un album de pépites, une vraie chasse au trésor, qui dévoile des surprises comme un featuring avec Roots Manuva, Love For $ale, qui prouve encore une fois que Cullum est doué pour composer ses morceaux comme une recette de cuisine exotique. Momentum, c’est à la fois doux, sucré, pimenté, mais c’est surtout délicieux et goûtu. L’homme a du goût, l’artiste a du talent, Jamie Cullum offre un sixième opus très mature et délicat. L’album montre les fêlures du jazzman, comme dans Pure Imagination, où le piano-voix cassé donne des envies inavouables, des envies de soie et de velours, des envies de piano à queue et de champagne.
Jamie Cullum fait preuve d’une grande inventivité, Momentum est une expérience incroyable, un voyage dans l’univers du chanteur, tour à tour pop et joyeux (Take Me Out (Of Myself)), puis mélancolique (Sad, Sad Worlds, qu’il décrit comme le « coeur battant de l’album »). Jeune papa (en 2011 et 2013), Jamie Cullum confie avoir fait cet album sans réfléchir. Cela ne veut pas dire sans s’en soucier. Momentum serait-il l’album de la maturité ? Celui d’un homme en paix avec lui-même, confronté à l’artiste en proie à la fulgurance de ses inspirations. Quoi qu’on en dise, Momentum est un petit chef d’oeuvre pour qui aimait déjà Jamie Cullum, une belle découverte pour qui ignorait encore qu’il existait, quelque-part en Angleterre, un génie du jazz, sautillant et brillant. Je défie quiconque de ne pas sortir de cet album avec en tête les « hey hey hey » de la magnifique Save Your Soul. Si Momentum se traduit par « élan, dynamisme », on peut aisément deviner que Jamie Cullum ne s’arrêtera pas en si bon chemin.
Jamie Cullum – Everything You Didn’t Do
Une réponse sur « Jamie Cullum – Momentum »
[…] aucun doute, All Better est LA ballade de l’album, rapprochant Mayer Hawthorne d’un Jamie Cullum, la voix tirant vers des accents jazzy, dévoilant les contours de l’organe, souvent masqué […]