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Interview – Scratch Bandits Crew – Mai 2010

Découverts au hasard d’un concert au Glazart, nous avons eu l’occasion de découvrir et d’apprécier l’univers du Scratch Bandits Crew, collectif de scratcheurs pas comme les autres. Interview par mail d’une bande de touches à tout …

Si vous déviez présenter le SBC en quelques mots ?
Le Scratch Bandits Crew est un collectif de scratcheurs basé à Lyon. Depuis sa création en 2002 son activité s’est déplacée de la technique pure des championnats et autres démos vers un développement musicale de groupe via la création d’un répertoire de morceaux originaux combinés en live à un travail approfondie sur la scénographie (lumières, vidéo, décor…).

En 2010 sur scène le groupe c’est Dj Syr, Dj Geoffresh, Dj Supa-Jay.Pour que ca soit plus concret, notre nouveau teaser video est visible ICI.

Pensez-vous qu’on puisse passer des émotions juste en scratchant des sons ?
Le scratch est aujourd’hui un instrument de musique à part entière.
Comme tout instrument, son utilisation implique de maitriser de nombreuses techniques mais aussi de savoir les intégrer dans un contexte musical plus large. L’émotion provient alors de la couleur musicale des morceaux joués.
Chaque scratcheur y alterne parties d’accompagnement et parties solistes pour servir les compositions à l’instar d’un instrumentiste traditionnel.

Vous pensez qu’on peut faire en scratch tout ce qu’on peut faire avec des machines (software/hardware) ?
Non, pour nous l’intérêt c’est justement d’utiliser les possibilités de manipulation du son que le scratch offre et qu’on ne peut pas obtenir avec des instruments traditionnels ou des machines.
Le scratch résulte de l’utilisation combinée de plusieurs machines (platine, systeme type serato ou traktor, mixette, effets, controlleur midi) et selon les combinaisons, les possibilités de jeux s’elargissent.

D’ailleurs, au sein du Scratch Bandits Crew, nous développons aujourd’hui nos propres « systèmes de scratch » via la construction de plusieurs machines pour obtenir des « instruments » uniques et donc des sonorités et des possibilités de jeux differentes.

On peut d’ailleurs en avoir un apercu des prototypes utilisés sur scene dans notre nouveau teaser Video.

Cela ne  vous dérange pas d’être tributaire d’autres disques pour vos propres textures de son? Votre  grain et plus généralement d’être tributaire de ce format ‘sample’ ?
Depuis 2006, nous nous sommes affranchis du sampling traditionnel en enregistrant nos propres banques de son que nous retravaillons ensuite par le biais du scratch. Ainsi, pour notre disque nous avons enregistré une vingtaine de musiciens: cuivres, percussions, claviers, guitares…

D-Styles soulignait l’importance du ‘crate digging’ dans cette façon de faire de la musique. Êtes-vous toujours dans les bacs à fouiner LE vinyle ?

On ne cherche plus de vinyles pour sampler aujourd’hui, on essaye de trouver et d’enregistrer des sonorités particulières comme sur notre disque une batterie dans une piscine vide ou un orgue d’église.
L’avantage avec le scratch et surtout depuis les systemes types serato, traktor… c’est que la palette de son que l’on peut utiliser est maintenant infinie.
Sur l’ensemble de notre répertoire on scratch une centaine d’instruments différents et il serait impossible de réunir toute cette palette sonore dans une formation musicale traditionnelle.

Qu’est ce qui vous inspire à créer un morceau ?
Les rencontres, la vie, les idées et les influences de chacun.

Quel est votre processus de création ?
Pour créer nos morceaux, on essaye de garder une ligne directrice, de ne pas singer les autres musiques mais d’avoir une esthétique propre. On assume complètement le côté percussif et destructuré du scratch et nos créations se veulent aussi comme un laboratoire ou l’on expérimente.

On aime  bousculer les instruments que l’on enregistre, en faisant cohabiter des sonorités communément propres à des styles différents pour un résultat mutant entre électronique et acoustique.
Un fois qu’on a notre matière sonore on procède par strates, on déconstruit puis on reconstruit des couches musicales jusqu’au résultat voulu.

Avez-vous déjà voulu poser des voix ou des MCs ?
On préfère aujourd’hui avoir une identité musicale propre et forte centrée sur la scratch musique, mais on a déjà fait des collaborations avec des chanteurs/MCs et on en refera sans doute.

A choisir : Live ou Album ?
Ce que l’on aime c’est l’aller retour entre les deux, enregistrer son disque puis le défendre sur scène ou inversement tester les morceaux en live puis ensuite faire une version studio.
Ces deux approches qui permettent d’approfondir des facettes différentes des morceaux, mais le live reste quand même le coeur de notre démarche,
pour l’instant le show n’est qu’a 50% de la ou on compte l’amener.

Vos références musicales ?
Nous venons tous du Hip-Hop mais nos parcours respectifs nous ont frottés à d’autres style comme le jazz, le rock ou l’électro. C’est de là que sont inspirés nos compositions qui empruntent un peu a toutes ces influences.

Quelle est la date de sortie de votre album ?
Notre album est sorti le 30 avril, il est disponible sur les plateformes de téléchargement numériques et en physique sur 1D-rhonealpes.com.

Pour ne rien vous cacher, l’ultime tracks de votre album un, à mon sens, un bijoux de pure hip-hop jazzy, serait-ce là une des directions ou influences que vous développerez dans le futur, pour mon plaisir personnel ?
Ce morceau et d’autres sont pour nous comme des respirations dans notre répertoire car ils renvoient l’auditeur vers des terrains et des styles connus. Ils sont complètement assumés et nécessaires mais ne constituent pas le coeur de notre démarche artistique, qui serait plus représentée par « En petites coupures… » ou « In my head » pour leur style mutant qui caractérise l’esthétique du groupe.

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