Journée 1 / Mercredi 12 septembre.
Cette nouvelle édition du Festival International de la Chanson de Granby était résolument placée sous le signe de la découverte. Éclectisme assumé, programmation encore plus chargée que les années précédentes, bref l’idée du directeur artistique Pierre Fortier était d’offrir un panorama de la chanson francophone le plus complet et diversifié qui soit. Une louable initiative compte tenu de l’immense choix que la province de Québec propose.
Outre la prestation un peu décevante la veille de Daniel Boucher dans le contexte exotique du zoo de Granby (élocution hasardeuse, beaucoup de guitare rythmique au détriment des mélodies), c’est le mercredi 12 septembre que commencent les choses sérieuses avec les vitrines. Le principe est simple : offrir 30 minutes de concerts à divers artistes émergents. Cette année le cadre a changé et c’est dorénavant la United Church, une église moderne et proprette, sur l’avenue principale qui héberge ces sessions intimistes.
Début des hostilités avec Sébastien Lacombe (www.sebastienlacombe.com). Son nouveau disque fortement inspiré par un séjour d’un an au Sénégal mélange belles mélodies pop et petits clins d’œil exotiques. Notons en particulier la qualité de ses textes.
Changement de registre avec Pascal Dufour (www.pascaldufour.com) qui de prime abord ressemble à un croisement entre François Valery et un beau gosse blondinet. Sa musique, commerciale mais fédératrice, souffre d’un manque d’inspiration malgré de belles parties de guitares et des mélodies facilement mémorisables. Entouré des requins de la scène québécoise, l’ensemble a les défauts de ses qualités : trop de professionnalisme tue l’émotion.
Nouveau contre pieds avec MelissMell (www.myspace.com/melissmell) qui utilisa au mieux le coté intimiste du lieu pour livrer une prestation dépouillée mais puissante. Située quelque part entre Edith Piaf et Noir Désir, entre Léo Férré et Ella Fitzgerald, elle vit sa musique avec intensité. Égrène ses textes avec une passion communicatrice. Au final, une grande ovation auprès du public constitué principalement de professionnels.
C’est au Benoit Paradis Trio (www.myspace.com/benoitparadistrio) que revint la tache de conclure cette première journée des vitrines. Sur des airs jazz, swing et be bop, cet iconoclaste chante des textes touchants et décalés. Il se laisse aussi aller à des belles improvisations (entre le free jazz et Tom Waits). Où comment marier un dadaïste avec un saltimbanque, un Gaston Lagaffe avec un jazzman.
En fin de soirée, le pub du village accueillait LOuis, une formation locale qui n’a pas encore décidé dans quelle direction aller. Be bop/swing/Reprise de Pink Martini (« je ne veux pas travailler »), ils enjambent divers styles mais ne retombent pas souvent sur leurs pattes. Le public clairsemé fut d’ailleurs un peu décontenancé par ces zigzags artistiques.
Vidéos et Chronique par Dominique Mesmin
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