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Sidilarsen – Machine Rouge

Sidilarsen : fusion et colère

Bien que l’aventure du groupe ait débuté en 1997, ce n’est qu’en avril 2006 que je le découvre à la salle du Bolegason de Castres. Une claque ! Une musique de teufeurs aussi électrique que métal, aussi hurlée que chantée, un groupe dont je deviens immédiatement une grande addict.

Juin 2006 au Summer Festival (Le Garric), octobre 2008 au Bikini (Ramonville –Toulouse), novembre 2010 au Bikini (Ramonville – Toulouse), les dates s’enchaînent mais la passion ne s’émousse pas. Les albums « Réactivation numérique » (remixes) et « Une Nuit pour sept jours » (reprise de « Breathe » de Prodigy avec le morceau « Retourner la France ») rappellent combien la musique électro est importante pour Sidilarsen, et ce depuis les origines.

Manettes et machines sont calibrées pour une musique de transe, de sueur et de retrouvailles. Une musique du peuple, une musique d’engagement social et politique. Leurs textes en français sont clairement opposés au capitalisme et à l’individualisme de notre société. « Ceux qui ne sont pas morts sont tous allés voter pour un mégalomane, pour la culture au karcher, la tolérance zéro ! Appel à résistance ! Contre l’ordre moral et la fierté nationale ! On entre en résistance ! » (Appel à Résistance extrait de « Une Nuit Pour Sept Jours » sorti en 2008). Mais le groupe est loin d’être 100% contestataire et chante aussi son idéal : le respect des cultures et de la différence.

L’arrivée de Machine Rouge

Aujourd’hui parents de quatre albums, les Sidilarsen sont revenus avec « Machine Rouge » sorti le 10 octobre dernier sur New Track Music. Alors ces dix nouveaux morceaux ?

Parfois la franchise a son intérêt. Elle va droit au but, ne s’embarrassant pas de détails. Le clip « Back to Basics » m’avait mis l’eau à la bouche, nourrissant mon besoin d’une musique sauvage et dansante à laquelle le groupe m’avait habitué. Les Sidilarsen sont des hommes engagés et directs, faisons qu’à partir de maintenant cette chronique soit à l’image de leur être.

« Avec Machine Rouge le groupe s’impose définitivement sur la scène rock en nous livrant sa plus belle pièce » a-t-on pu lire sur le communiqué de presse. Il va pourtant falloir avouer que cet opus est d’un tempo plus mesuré. Cyclique, répétitif, les amateurs de Sidilarsen ne trouveront pas leur bonheur dans la première écoute de cet album. C’est un album où l’acceptation progressive et la patience sont de mise.

« Machine Rouge » est un album irrégulier, atmosphérique, changeant, des caractéristiques qui déboussolent nos oreilles nourries aux morceaux de leurs précédents opus comme A qui je nuis me pardonne, Fluidité, La morale de la fable hautement plus électroniques et animés que des titres comme A ton ego, Vie passionnée qui sont en dessous des morceaux calmes de leurs précédents albums comme La fibre ou Elle me tend toujours la main (extraits de « Eau » sorti en 2005). Dans ce nouvel album, le temps de parole est privilégié, la clarté des mots plus évidente avec, fatalement, la violence atténuée d’un cran. Apaisés les Sidilarsen ? Plus posés, moins enragés ? Une autre façon d’exposer leurs textes vient de naître.

Soyons clairs, l’album est bon. Inexorablement je l’écoute et le réécoute, et la participation de Mouss & Hakim (Zebda) sur Offensifs et de Frédérika sur Back to Basics et Samira ajoutent aux charmes pluri-horizons de l’album. A chacun d’apprivoiser cet album peu à peu.

Plus rock, moins teufeur, « Machine Rouge » est néanmoins une excellente production.

Label : New Track Music – Sortie : octobre 2011

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