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Object – On The Edge On the Void

Comme l’a  si bien souligné ma collègue dans sa chronique, dehors; ça caille. Object, faute de pouvoir réchauffer nos cœurs, se contentera de faire exploser nos têtes  dans un feu d’artifice musical, avec son deuxième album : On The Edge On the Void

Exploser nos têtes, taillader notre cerveau par ses morceaux brutes, violents et pourtant d’une finesses remarquable. A la fois épaisses et tranchantes, courtes et complexes, les compositions du groupe inspirent le respect … Les riffs assassins, aiguisés, tranchants, s’enchainent les uns les autres. Guider par une basse et une batterie qui ensemble créent une atmosphère des plus sordides … Sordide, est bien le mot adéquat … En effet, crades et jouissifs, les pistes se suivent et nous laissent pantois devant cet étalage de violence instrumental qui pousse même jusqu’au dégoût. De dégoût et de mal être. Il semblerait que nous soyons en pleine embuscade post-punk. Qui nous jette à la tête des rythmes vifs ou lents, mais toujours pesants.

Shout, premier titre de l’opus; donne d’emblée le ton. Une guitare et la batterie en avant, pour donner le rythme. Et quel rythme ! Deux temps en boucles, quelques mutilantes variations. Et nous voilà ensevelit dans les abimes d’Object. Les effets sur la batterie, caractéristique du coldwave, donne une remarquable profondeur au morceau. Et s’accordent parfaitement avec la guitare. Elle même secondée par une deuxième 6 cordes plus en retrait. Sans oublié la voix cassée, très noise, de Stéphane Pigneul habillement placée.

Parasite donne à la basse la place qu’elle demande. Et l’engloutissement toujours plus profond vers la folie. Le rythme s’affole, effréné. L’ambiance déjà de plomb s’alourdit encore … Arrive ensuite le titre éponyme de cet opus. Une chute progressive vers la violence. Premier temps, le rythme accélère lentement. Pour laisser place à une courte accalmie. Puis, c’est l’affolement. Les guitares dissonent. Le chant devient lamentation, cri de désespoir.

Sober, à coté, parait beaucoup plus.. sain ? La ligne de basse oriente la piste vers des sentiers moins tortueux et torturés. On reprend doucement son souffle. Quand au chant, il est plus grave. Presque réconfortant. Pourtant, la sombre ambiance de l’album est toujours bien présente. Un peu plus « soft », du moins, moins agressive.

Bright Lies Dark Tales, reste dans cette veine. Mais, monte un peu le cran. L’aiguë du chant à retrouvé sa place. Le rythme s’est accéléré. Le pessimiste des paroles donne froid dans le dos. Bon titre.

Le suivant, Echo Dream, porte bien son nom. On sent dans les riffs une touche de lyrisme, d’optimisme. L’ensemble est entrainant, et de bonne qualité. Notons une superposition des deux guitares impressionnante.

Mais ce n’étais qu’un rêve. Comme dans A Place To Hide, le chant en français est exploré par le groupe. Quelques accords de guitare lancés à la volés. Une batterie étouffée. Tout cela amène à la maintenant habituelle crise d’épilepsie du groupe. Un peu trop habituelle. Les riffs ont tendances à commencer à se ressembler. On peut même se surprendre à avoir en tête la suite sans l’avoir déjà entendue.

Object n’a pas la faute de goût de continuer à nous arroser de ses riffs et de ses sonorités aiguë. Telling Lies, repose sur la basse. C’est maintenant à la guitare de faire office de toile de fond. L’évolution n’est pas significative, ce qui donne une impression d’une certaine monotonie. Loin d’être désagréable.

Le dernier titre, The Same You Is Another; est une surprise. C’est … doux. Posé, calme et du fait très inattendu ! Après nous avoir ouvert le crane, lacéré le cerveau, pulvérisé les neurones, Object nous passe un peu de crème. Ce morceau, on ne s’y trompera pas, complétement post rock. Donne l’impression d’une guérison. Comme si, après avoir enduré les variations, la démence, nous avions le droit au repos. Contrastant totalement avec le ton de tout l’album. Il n’en est pas moins abouti au niveau de la construction. C’est une lente apothéose vers une explosion finale, mais cette fois-ci, de lumière et de candeur. Une voix décompte, comme si nous étions en train de décoller. De s’envoler vers l’espace. Et, laisse présager à un peu d’espoir. Ailleurs ?

On the Edge On the Void, est une aventure ténébreuse dans la tête d’un fou. Qui se cogne au propres paroi de sa boite crânienne … Musicalement très abouti, notamment au niveau du travail des rythmes. L’album pourrait être critiqué pour sa courte durée, pourtant, il n’en faut pas plus pour se faire embarquer dans le monde d’Object. Chaque piste taille dans le vif, efficacement. L’album marque les esprits, assurément.

Label : Str8line Records – Sortie : Novembre 2010

Article Réalisé par Kevin Staderoli

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