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Nox – Freaks

Grisant, élégant, instrumental, le deuxième album des belges de Nox s’appelle Freaks, mais en l’occurrence il n’a rien d’effrayant car il est intimiste, céleste, inspiré par le jazz et le post-rock. Les petits monstres au nombre de sept font danser ensemble batterie rythmique et expérimentations sonores diverses, une virée dans l’immatériel et l’imagination. On se croirait par moments dans le film La Vallée des Fleurs lorsque les brigands au camp font chanter par intermittence leurs instruments nomades. Une aura classique se dégage également de ce palimpseste de couleurs et de notes (violon et samples vocaux sur Electrocity et Doppler effect).

Mystique, jouant sur les échos (Smoke) et les notes résonnantes et fugaces (Dusr), Nox nous entraîne dans un pays fait de songes et de brumes. Discerner l’horizon s’avère alors aussi difficile que de qualifier précisément la nature de leur musique. D’inspiration asiatique sur The moonsoon avec une guitare acoustique et des larsens harmonieux (est-ce possible me direz-vous dubitatifs), Nox recule les frontières du post-rock traditionnel. Oui, comme si l’oreille avait précédemment subit un traumatisme et que soudain nous entendions des sons inhabituels. C’est ainsi que je définirais la musique de Nox, charmante, douce et harmonieuse malgré l’intangibilité de ses notes dont on ignore presque leur origine. La musique des belges n’en reste pas moins rythmée et éveillée comme pendant la célébration d’un rituel (The moonsoon). Etrange comme sept morceaux d’une durée totale de 45 minutes peut autant imprégner vos pensées et les faire vagabonder dans l’univers qu’ils ont créé. Je ne parle pas ici de rêverie hors de l’album, effet que provoquent malheureusement bien trop d’albums et dont nous sortons complètement au bout de deux morceaux. Non, ici la pérégrination se fait en duo, nous et la musique, alors lâchez prise et laissez-vous emporter par ce que vous verrez et entendrez.

Clairement l’un des meilleurs albums de post-rock expérimental que j’ai entendu. Merci aux ajustements sonores de toutes sortes, aux bidouillages, aux airs orientaux, au violon, à cet orchestre intarissable qui berce mes pensées.

Label : dEPOT214 – Sortie : mars 2011

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