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Nicolas Jaar Live – Don’t Break my Love Tour au Trianon – Paris

Devant le Trianon, boulevard Rochechouard, la file d’attente dépasse les deux cents mètres. Dedans, on peine à se déplacer sans piétiner son voisin. Nicolas Jaar, tout juste vingt et un ans, attendu depuis longtemps à Paris, joue à guichets fermés. Les hipsters parisiens investissent la salle.

Le dj minimaliste a choisi un jeune français, Valentin Stip, pour assurer sa première partie de 19h à 20h30. Réussite totale. Le public le salue chaleureusement quand son set prend fin. Merci Valentin.

20h55. Les hipsters s’impatientent. Nicolas Jaar, ponctuel, monte sur scène. Les lumières s’éteignent. Seul un projecteur bleu est braqué sur l’américain. Derrière lui, une sorte d’écran géant. Des images en noir et blanc s’y séparent en leur milieu, symétriquement. Psychédélique. Les quinze premières minutes sont un enchaînement de sons aériens, sans beat. Quelques bruits. On entend quelques fans crier «  Allez ! ».Et c’est parti. Le premier coup de grosse caisse numérisée tombe. Les bras, les têtes se lèvent et bougent au rythme lancinant du morceau Wouh. Les accords de piano sont joués en live, « Nico » chante, la MPC fait le reste.

Le public ne saute pas dans tous les sens, mais il fait chaud dans la fosse du Trianon. Les hipsters transpirent. Jaar captive son audience. Il appelle Dave Harrington, guitariste avec qui il forme Darkside. Le duo opère quelques minutes seulement. Assez pour qu’Harrington séduise en tirant des sons cristallins de son instrument.

L’assistance est calme, comme domptée. Quelques cris enthousiastes retentissent à la venue de morceaux phares. On reconnaît entre autres With Just One Glance, Encore, et même son sample de Nina Simone « Nico’s Feeling Good », planant à souhait et remarquable par des basses extrêmement profondes qui font vibrer bien plus que les tympans.

Au fur et à mesure du concert, de nouveaux spots lumineux éclairent la scène et la salle. Les moulures du plafond du Trianon apparaissent brièvement. Les hipsters sont émerveillés. Jaar passe du bleu au rouge. Toujours minimaliste. Un stroboscope discret mitraille parfois l’estrade.

Il aura fallu deux rappels, à grands coups de « Nico ! Nico ! ». L’artiste quitte définitivement la scène. Applaudissements. Les lumières se rallument. Satisfaction mais aussi frustration se manifestent chez quelques-uns. On regrettera en effet l’absence de morceaux comme El Bandido, Mi Mujer, Come N Get It ou Time For Us, ont fait connaître Nicolas Jaar. Dehors, les fans discutent, fument une cigarette. Il fait froid.

Le dj new-yorkais a néanmoins confirmé qu’il n’était pas simplement un artiste de studio. Les grandes salles lui réussissent et le public le lui fait entendre. Les hipsters sont conquis. Merci Nico.

Chronique réalisée par Adam Douieb

Extrait du live le soir même

Wouh (Original Mix)

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3 réponses sur « Nicolas Jaar Live – Don’t Break my Love Tour au Trianon – Paris »

Ce concert était génial. La première partie était la porte ouverte à un autre monde, et Nico nous a tous transporté dans un monde qui n’est pas le notre. Quand on ressort du concert, on a du mal à se dire qu’on a tant voyagé pendant 2h. Merci Nico et Valentin, c’était au delà de mes attentes.

ps: monsieur le chroniqueur, nous ne sommes pas tous hipster. Sachez faire la différence entre un hipster et un jeune fan de la musique.

@Bernard :
Si en effet il a bien joué El Bandido, ça devait être très discret et masqué par un autre sample. Et OUI c’était un concert absolument génial !!! Je suis moi-même un fan de monsieur Jaar, pas un hipster pour autant non-plus. Désolé si la qualification a pu vous fâcher, je ne l’utilisais pas à titre péjoratif. Le fait est que j’en ai vu un bon nombre
A votre service.

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