En découvrant La Fanfare en pétard, je m’attendais à tout, sauf à ça ! J’imaginais un alléchant mélange de musique tzigane, de folk ou de jazz, un peu dans le style de La Rue Kétanou… Raté, ça n’a rien à voir !
La Fanfare en pétard est plutôt un extraterrestre de la musique festive, étrange mélange de hip-hop, de dub, de jazz et d’électro. Un truc carrément surprenant en somme. Faut aimer…
Dès l’ouverture de l’album, caisses et cuivres créent une ambiance fête foraine ; les six musiciens donnent le ton et n’ont pas besoin de justifier le nom de leur formation. Puis Curieux, Noir comme l’or et Morphine s’enchainent (parfois péniblement), piochant dans les sonorités hip-hop sur des rythmes plus ou moins groove, pimentés de sons électroniques. Si musicalement ça tient la route, la voix de Philippe Rieger, alias « Gaston » et ses vilaines paroles parfois décousues deviennent bien vite fatigantes.
Plus critique que jamais (« La planète est sauve les bobos bouffent bio / Mais ceux qui osent encore dire c’qu’ils pensent tout haut […] S’exposent à tous les camps à tous les clans »), Gaston n’aime pas mâcher ses mots lorsqu’il dénonce le système.
Moins loufoque, beaucoup plus jazzy et 100% instrumental, Afroman vous reposera les tympans. Vous verrez, ça fait du bien quand le flow de Gaston s’éteint un instant… Et ma foi, pour le coup, c’est bon. Véritable dialogue mélancolique entre la trompette de Paul Barbieri et le sax de Christophe Rieger, on découvre un son tout simplement planant.
Et puis on recommence : sur Puppets puis Ermite, les six musiciens enragés nous rebalancent du hip-hop colérique aux paroles toujours plus mordantes. « Les marionnettes nous manipulent / et la plèbe aime ça ! »
On se doute bien que le groupe est né pour mettre le feu en live, et ils le font surement très bien, mais pour ma part, je n’irai pas les voir. A ce propos, ils sont en tournée à partir du mois d’avril.
La Fanfare en pétard – Noir comme l’or