Sorti le 07 mars dernier en autoproduction, le deuxième album de KHYNN est une excellente galette, une claque métallique digne de ce nom et comme on en écoute rarement. La scène métal ne peut que s’enrichir de l’existence d’un tel groupe qui a trouvé sa singularité dans le métissage des musiques extrêmes.
Meilleur que Dagoba à mon sens, aussi recherché que Gojira pour ce qui est des transitions qui font rage, Any Fear Calms Down est un album téméraire, habité par la violence primale de Sepultura, l’ingéniosité technique de Parkway Drive, l’atmosphère épique de Children of Bodom et la vitesse du heavy trash mélodique. KHYNN est une agréable découverte dont l’édifice prend appui sur une armée de violentes embardées à la Gojira, des solos à la Darktribe (Origin, Erased Presence), et sur une envie de transcender le genre, volonté perceptible dans chacun des passages instrumentaux de l’album (instruments dévastateurs et voix caverneuse venant des cieux sur Mallet Law, passages élévateurs sur And Any Fear Calms Down).
Chant saturé, textes en anglais, compositions fouillées et ingénieuses, avec Any Fear Calms Down, KHYNN envoie planer le métal là où on le voyait cloué au sol, lourd et pesant. En concert, nul doute que la cadence des guitares feront headbanger et sauter le public à l’unisson (An Erased Presence, Waves of lamentations). Trouvant son salut dans un compromis entre le trash métal et le rock progressif, comment définir alors chaque morceau tandis que la diversité suinte des cordes à la vitesse de ses changements de rythmiques et d’influences. Death mélodique sans grunt, rock expérimental passé en 5ème, les quatre français mériteraient de tourner dans les plus grands festivals. Un candidat pour le Hellfest 2012 qui sait ? Je leur souhaite ce qu’il y a de meilleur pour la suite.
Vous pouvez, en attendant de les voir en concert, les écouter sur deezer où l’album est disponible dans son intégralité.
Label : autoproduction – Sortie : mars 2011