En ce mardi 17 décembre, le Bataclan affiche complet. Ce soir, c’est Keziah Jones qui vient fouler les planches de la salle et qui anime les quelques 1300 personnes qui sont venues le voir. Le bluesman de 45 ans propose une musique mêlant blues, funk, soul et rock pour former un style unique. Il nomme cela le Blufunk ; c’est un fait, et c’est aussi le nom de son premier album sorti en 1992. 21 ans plus tard, c’est Captain Rugged qu’il vient jouer devant audience, en plus de nombreux autres titres qui ont fait sa renommée.
Après une première partie plutôt orientée dancehall, qui a eu le mérite de bien chauffer la salle, le tant attendu Keziah Jones arrive.
La première chose notable, c’est que Keziah est un prince du tremolo. Il l’utilise beaucoup pour ses chansons, ce qui n’est pas sans déplaire au public, qui a vibré sur cet effet musical. Quelle aisance dans son jeu… ! Moi qui ne connaissais pas l’artiste sur scène, et qui découvrais par la même occasion la plupart de ses titres, force est d’admettre que sa façon de jouer envoûte. J’ai sûrement passé plus de vingt minutes à observer sa main qui bat la rythmique et c’est impressionnant. La vitesse et la facilité avec laquelle il enchaîne les notes déconcertent.
Il est d’abord accompagné de son bassiste et son batteur, le trio enchaînant quelques titres sans trop d’interactions avec le public. Il annonce : « we’re gonna play… », puis le titre de la chanson, une phrase rapide et la chanson démarre. On peut dire qu’il ne perd pas de temps ; tout est consacré à la musique, un peu moins au public.
Sur « Kpafuca », ce sont trois cuivres et un claviériste qui viennent rejoindre le Nigérian d’origine. A ce moment-là, les choses sérieuses commencent et l’ambiance est vraiment lancée. D’autres surprises ont pimenté le show comme l’apparition en guest de Ben l’Oncle Soul. Ce dernier est venu chanter « Simply Beautiful » et son interprétation a été agréablement reçue par le public. Plus il partait dans les aigus, plus l’audience en réclamait. Mais Ben n’est resté que le temps d’une chanson, soit quelques minutes. Bon, c’est une transition comme une autre.
Transition? En effet, Keziah quittera la scène peu après pour quelques instants. Il reviendra vêtu du costume de Captain Rugged, le héros fictif de son album éponyme et jouera la majorité des titres présents sur l’album sorti en 2013. Et là, ça commence vraiment à chauffer. On a le droit à un ping-pong musical et vocal avec Keziah, qui fait répéter au public quelques sons simples et motivants. On a envie de chanter avec lui, alors on le fait. Ce qui manquait en début de concert nous ravit enfin. Il nous gâte ensuite avec des titres comme « Beautiful Emilie », on se demande alors ce que l’on pourrait espérer de plus.
Un solo de batterie ? Un solo de basse ? Aussitôt espérés, aussitôt délivrés. C’est une belle prestation musicale que nous offrent chacun des artistes présents sur la scène, et si « foule en délire » est une expression un poil exagérée, il est au moins certain que les sourires de l’audience sont sincères.
Keziah Jones quittera la scène après deux heures de concert… Et reviendra pour un rappel, au cours duquel il chantera « Pass The Joint » et « Rhythm Is Love ». Le Bataclan est comblé.
Set list :
Mr Cooper
Million Miles
Cash
Kpafuca
Liquid Sunshine
All Praises
Where’s Life
Hello Heavenly
Femiliarise
Simply Beautiful, avec Ben l’Oncle Soul
Invisible Ladder
Rugged
Hypothetical
Nollywood
Utopia
Lunar
Memory
Afronewave
Funderlying
Blufunk is a fact
Secret Thoughts
Beautiful Emilie
I’m Known
Watchtower
—RAPPEL—
Pass the Joint
Rhythm is love
Par Elliott Katane
Crédits photo: Michela Cuccagna