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Interview Shaka Ponk – 13 février 2009

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Vendredi 13 février, en direct des studios de LA PAC

Quand le boss m’a appelé pour me proposer l’interview des Shaka Ponk j’ai foncé, prête a avancer le temps pour y être encore plus vite ! A cette réaction plusieurs raisons : c’est mon premier essai, et j’avoue j’aime beaucoup ce groupe ! Donc le pas allègre, on arrive aux studios de LA PAC, ils sont tous là, mais c’est principalement avec Frah (chant) et Ion (batterie) que nous allons échanger pendant une vingtaine de minutes.

Le groupe s’apprête à sortir un deuxième album : « bad porn movie trax », on a voulu en savoir plus sur leur tournée achevée, ce second disque et aussi leur visuel, Goz, ce singe tellement spécial…

Ca record ? C’est parti !

Qu’est ce que vous avez retenu de la tournée ?

Frah –  C’était notre première tournée, on a découvert des choses, le bonheur du bus, les salles de concerts, on s’est pas mal baladé. On avait commencé en Allemagne, on a fait un peu Europe et on a fini par la France. Que du bon, de très bons souvenirs.
Un peu de difficultés ici en France, parce qu’on avait une distribution quasi-nulle, donc on a fait beaucoup de salles très peu remplies. On a eu des problèmes de communication avec notre label. On se rappelle particulièrement de la France  à cause de ça parce qu’on arrivait dans les salles avec des mecs qui nous disaient : « les gars on a pas reçus vos albums, on n’a pas pu les donner aux radios, donc elles annoncent votre concert, mais les gens on ne sait pas trop s’ils vont venir. » Une fois on s’est retrouvé dans une salle avec des enfants qui pensaient qu’on était un cirque à cause du visuel et des affiches dans la rue.

Est-ce que vous avez expérimenté de nouveaux sons sur scène en vue du prochain album ou pour pimenter vos sets ?

Frah – On a commencé à pondre le prochain album pendant qu’on finissait les concerts. Le nouveau set live, c’est toujours le même concept, il y a un singe en 3D qui chante, qui apparaît, qui disparaît et nous qui jouons autour de tout ça. On avait une connotation métal avant, là on est plus pop-rock. Sur scène ça déménage, on avait des riffs assez métal, mais maintenant c’est devenu beaucoup plus rock, pop. Et c’est flippant de se retrouver dans des émissions et des festivals où il n’y a que des groupes de métal. Nous on arrive avec notre singe, nos beats, bon, ça se passe toujours bien, mais on se dit, les gens vont être dégoûter. Mais on arrive à faire pogoter aussi !

Donc des échos plutôt positifs, même si vous vous retrouviez en face de groupe de métal.

Frah – Quand on a sorti le premier album on a tourné avec des stars, on était en première partie. Et là tu te retrouves devant des gens qui ne viennent pas te voir, et même qui ont envie que tu termines. Mais c’était le plus excitant pour nous. On a fait Mudvayne, c’était assez difficile pour le public, et en même temps on a fait la première partie d’un groupe de country qui s’appelle the BossHoss (reprises en country), et là on avait que des mecs avec des chapeaux de cow-boys dans la salle !

Du coup en France on était sur notre tournée à nous, donc les gens venaient voir, même si parfois ils ne savaient pas qu’on était là.

Le vrai pied c’est d’arriver en première partie et de réussir à faire gueuler 6 000 personnes alors que tu es censé partir le plus vite possible. Là tu te dis que tu as fais ton boulot.

En même temps sur scène, il y a une énergie assez phénoménale, ça porte les gens tout de suite…

Ion – Il y a un aspect visuel qui est très important, l’écran déjà, qui prend de la place, et tous on essaie de se faire plaisir et visuellement on attache pas mal d’importance, pas seulement sur les concerts, aussi sur les jaquettes de Cd, les clips, on est attaché à l’image qui est cohérente avec ce tout. Même si tu n’est pas métalleux ou rock tu t’y retrouves.

Sur votre premier album il y avait une étiquette qui vous définissait avec six genres de musique différents (hard hop festif métal beat core)

Frah – Quand on tournait en Allemagne on regardait si le disque était en rayon, et il n’était jamais dans le même rayon ! On était en ragga une fois alors qu’on a rien à voir avec du ragga ! Du coup on s’est dit, et on ne s’en rendait pas compte nous même, qu’il y avait un sacré mélange et qu’on avait du mal à la classer. Et normalement c’est très mauvais.

Et les noms des albums (« loco con da frenchy talkin » et « bad porn movie trax »), qu’est ce qu’ils signifient ?

Frah – Le premier on est parti de Paris pour l’Allemagne. On avait des contacts pour signatures, mais il fallait faire ce qu’on faisant en français ou au moins les couplets en français. On trouvait ça fou donc « loco ». Et quand on est parti en Allemagne on a commencé par être connu comme étant les français qui se sont sauvés de leur pays parce qu’il fallait qu’ils chantent en français là-bas. On a fait un mélange entre l’anglais et l’espagnol. Donc « Loco con da frenchy talkin » : taré avec la manière de parler en français ! C’est le langage du singe, c’est lui qui mélange les deux langues.
« Bad porn movie trax » vient d’une interview en Allemagne, le journaliste n’avait pas du tout aimé, il avait dit « je n’ai pas l’impression d’entendre du rock, mais de la BO de film. » Et du coup on a fait une BO de film pour le deuxième, film porno même !!

Vous avez changé de line-up entre les deux albums, qu’est ce que ça a a insufflé de nouveau ?

Ion – C’est vrai au niveau visuel, le public voit d’autres têtes. Mais on se connaissait tous avant, à part Mandris qui était moins présent avant. On était une équipe. On était bien potes et on produisait des trucs ensemble. Les deux anciens membres qui sont partis, mais avec qui on a encore de très bons contacts, des fois interviennent encore dans Shaka. On a naturellement pris leur place. Steve, lui qui était déjà là, est un très bon arrangeur, une super oreille. Ce qu’il faisait dans l’ombre, il le fait sur scène.

Frah –  C’est à peu près la même team depuis le début.

Est-ce qu’il y a des featuring particuliers ? Il y a une chanteuse sur « How we kill stars » par exemple.

Ion – C’est une équipe. Elle nous a apporté des idées.

Frah – C’est vraiment un truc qu’on veut mener jusqu’au bout, on a pas envie d’être un groupe dans un local de répèt, qui sort sa galette. Tout est le fruit surtout de rencontres, pour les paroles par exemples. On écrit beaucoup les paroles avec des gens. Sur le premier album 80% des paroles c’est pas nous qui les avons écrites. Une rappeuse américaine, ou encore une copine colombienne faisait avec moi les paroles. C’est beaucoup de discussions, on a nos petits carnets, on note pleins de trucs et à la fin ça nous fait les paroles. On n’est pas vraiment des gens qui écrivent. C’est pour ça qu’on représente tous ces gens avec ce singe.

Dans le premier album, il y a des pauses, là, on plus d’interludes, c’est à fond !

Frah– Le premier c’est très particulier, ce sont des démos, les unes à la suite des autres. On a fait ça avec les moyens qu’on avait, c’est à dire un recorder numérique. On a été signé, on est parti en studio, et en revenant de studio c’était plus du tout notre truc, c’était de la pop, ça sonnait mieux, mais ce n’était plus du tout ce qu’on avait fait pendant un an et demi à Berlin. On a convaincu les gens du label de mettre nos démos, c’est à dire un son aseptisé. C’est l’album de Berlin, on le revendique comme l’époque électro, ce qu’on a vécu la-bas avec le manque de moyens, sans être produit. D’ailleurs on va le ressortir produit.

Vous avez mis combien de temps pour le faire le deuxième album ? Quand on vous écoute on l’impression que c’est dispatché dans le temps, avec toutes ses rencontres…

Ion – Il y a des morceaux qui ont été proposés il y a un an, un an et demi. Et qui ont été retouchés jusqu’à il y a un mois. C’est à dire qu’on ne s’arrête jamais de les retravailler. On revient sans cesse dessus, on rebondit et parfois c’est d’autres personnes qui rebondissent. En gros c’est souvent les échéances qui vont fixer la version définitive.

Frah – Notre but à nous, mais c’est impossible financièrement parlant, c’est de mettre un player en ligne avec les morceaux qui évoluent. Les gens le téléchargent et ils savent que trois semaines après, c’est une autre version. Ca change tout le temps, ça évolue, c’est comme ça, je pense que c’est intéressant. Après le fait est qu’on travaille avec des gens pour pouvoir avancer aussi.

Mais ça vous pouvez le rattraper sur scène…

Frah – Absolument, et ensuite on mettra en vente d’autres versions une fois que l’album aura été achevé, mis en magasin. Le rêve c’est que les gens puissent choper toute l’évolution du titre jusqu’à ce qu’il commence à ressembler à un morceau.

Maintenant, le visuel, Goz le singe, quelle est l’implication des membres du groupe ?

Ion –  Il y a des personnes qui sont plus qualifiées techniquement, mais les idées viennent un peu de tout le monde, c’est pour ça qu’il a plein de personnalités.

Frah – Ce singe Goz n’a pas été crée par nous en fait. J’ai rencontré quelqu’un au début du groupe qui utilisait ce singe pour lancer des messages écolos sur des grosses campagnes de pub sur le net. On a commencé Shaka et on a utilisé son singe, sauf qu’on la « 3D- ifié ». Au départ ce singe a plus un esprit de figther-écolo qu’on a récupéré comme un membre du groupe, un porte-parole. Et peut-être que on arrivera plus tard a aller plus loin à utiliser ce singe pour foutre le bordel un peu plus.

Il y a une véritable volonté d’engagement alors ? Ca ne transparaît pas forcément à l’écoute des paroles…

Ion –  On ne veut pas que se soit la première étiquette que l’on nous mette : « les militants de l’écologie », mais c’est vrai qu’on y pense tous chacun à son niveau.

Le visuel c’est le clip aussi, chez Shaka Ponk c’est toujours bien travaillé, dans le dernier « How we kill stars » on voit des références à Red Hot Chili Peppers, Marilyn Manson…

Frah – On a fait “Give it away”! Cette chanson parle du business de la musique. C’est quelque chose qu’on a beaucoup vécu, on a rencontré beaucoup de labels, de gens sans parvenir à un accord. On se retrouve dans une configuration où tu amasses une expérience de rencontres absurdes et tu te rends compte que le système « Star Ac » et compagnie et un truc qui fonctionne et qui ramène pas mal de blé. Ça crée des fausses star et ça casse le concept de la vraie star. A la « Star Ac » c’est des stars avant d’être des stars. Pour illustrer ce côté star en toc on a voulu faire des parodies de clips de vrais groupe en les rendant super cheap. C’es pour dire voilà ce que ferai le business s’ils sortaient maintenant les Red Hot.

Et pour la réalisation des clips, c’est vous tous qui vous en occupez ?

Frah – Exactement, on se relaie. Y’a toujours trois potes qu’on appelle pour demander un coup de main ! C’est que du boulot, nous on a pas d’argent, pas de moyens, donc on passe un temps de malade à travailler.

Et à caster les filles aussi, c’est dur ça !!

Frah – Ben voilà on se débrouille !

Merci les Shaka Ponk !

2 réponses sur « Interview Shaka Ponk – 13 février 2009 »

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