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Interview In The Club – Juin 2009

In The Club-interview

Rive droite, non loin du centre de la capitale, In The Club nous a donné rendez-vous, dans les locaux de leur label, « Temps d’avance« . Il est 21h, et après quelques minutes de marche intensive(plutôt une bonne heure, mon sens de l’orientation légendaire m’a une fois de plus fait défaut), c’est tout dégoulinant que je retrouve Williams et Ambre trépignant au pied d’un immeuble art-déco. C’est quatre à quatre, que nous montons les 8000 marches (enfin à peu près) qui nous séparent du sixième et dernier étage, où nous attendent Chakib et Hervé, respectivement chanteur/guitariste et batteur du groupe. C’est tout haletant que je leur serre fébrilement la main. Nous nous installons confortablement dans les splendides locaux du label et l’interview peut commencer…

Bref plantage de décor

In The Club est un groupe français (Oui Môsieur!), originaire des Yvelines. Il se forme en 2004 et est composé de Chakib (chant/guitare), Simon (guitare), Daz (basse) et Hervé (batterie). Chakib signe les compositions et textes, qui sont collègialement arrangées par les autres membres du groupe. ITC (In The Club) se fait repérer en 2006 par le magazine « Les Inrockuptibles », qui sélectionne leur titre « She’s a man » pour figurer dans leur compilation « CQFD ». Ce titre servira de fond musical à une publicité de la marque Logitech la même année. Durant trois ans le groupe écume les salles de concert les plus prestigieuse de la capitale, comme dernièrement à L’Olympia, se forgeant ainsi une solide réputation « Live ». Il faudra attendre 2009 pour que ITC annonce la sortie de son premier album intitulé « Seduce’n Destroy« , dans vos bac le 31 août prochain.

L’ITW d’ITC (Comprenez l’interview d’In The Club)

Laurent : Le public réagit bien lors de vos concert, « she’s a man » est pour moi et pas mal d’internautes un tube en puissance, comment expliquez-vous que vous ne passiez pas plus sur des médias comme la radio et la TV?

Chakib : Je crois qu’a un moment il faut un « coup de bol ». Actuellement nous démarchons les radios, avec « she’s a man » en tant que single. Je pense que c’est un bon candidat par rapport à plein d’autres choses que l’on peut entendre. Je pense que ça fonctionnerai vachement bien en radio. On va croiser les doigts et espérer l’entendre à la rentrée sur les ondes.

L : « She’s a man » n’est pas votre seul titre. Votre album arrive en fin d’été, je l’ai écouté, a mon humble avis, il très bon. Votre musique empreinte parfois des sonorités proche de celle des « Strokes », certains vont même jusqu’à dire (et c’est faux!) que vous êtes les « Strokes » à la sauce française, ça vexe ou ça flatte?

Hervé : « Strokes à la sauce française » c’est un peu dur, ce n’est pas justifié. Que l’on entende parfois des titres qui font penser au « Strokes », quelque part oui…
C : Je pense que nos musiques respectives peuvent appartenir à la même famille, elle sont faites dans le même but. Quand tu écoute les « Strokes », tu as envie de vagabonder, d’écouter quelque chose de léger mais relativement travaillé. Dans les intonations je ne suis pas forcement persuadé que l’on soit si similaire aux « Strokes ». Mais je suis mauvais juge…

L : Personnellement je l’ai déjà dit, pour moi, même si il y a des similitudes entre votre musique et celle des « Strokes », vous apportez, au genre, une empreinte qui vous est propre. A commencer par ta voix Chakib, qui, pour moi, a un potentiel incroyable et contribue à marquer significativement la différence. Certains la qualifie de sexy, t’en pense quoi?

C: c’est vrai!? (rires)

Williams : Tu fais parfois certains sons gutturaux dans le micro qui le laissent penser…

C: Ah ouais?(rires)

L: Est ce que n’as pas quelque part un « Mojo » qui opère sur le public?

C: Peux être…(rires)

L : Parfois Rock, justifié par les guitare, Disco par rapport à la rythmique carré et dansante de la batterie, certains qualifie justement votre musique de « Rock sexy ». Dans quel genre vous classeriez-vous?

H : A un moment pour se présenter, on se définissait comme « Rock dansant », mais ça veut pas dire grand chose. On écoute de tout, du rock, pas mal de rap et pas mal d’électro : Daft Punk, Justice… Beaucoup de Michael Jackson… (Snif… il était toujours vivant à l’époque de cette interview)

L : Du aHa?

C & H : Du aHa…(rires), c’est pas forcement justifié en 2009… (rires)

L: Vous vous inspirez quand même de courant musicaux assez éclectiques?

C: C’est vrai, il y a beaucoup de styles musicaux différents au niveau des guitares, des rythmiques funk, du tapping, mais je pense que la batterie dans ITC amène aussi beaucoup de couleur. Et si les gens qui viennent nous voir en premier partie de Martin Solveig, bougent la tête alors qu’il ne connaissent pas nos morceaux, c’est parce qu’il y a une rythmique à la batterie qui pousse à la danse.

W: Le public qui suit Martin Solveig, n’est pourtant pas votre public de base?

C: Non…
H: Non…
C: Enfin je ne pense pas…

L: Si y avait moi!

C&H: (rires)

W: Objectivement c’est qui votre public à vous?

C: C’est un public en règle général, majoritairement féminin…

W: C’est quoi, la « beau gosse » attitude?

C: (rires), je ne sais pas. Je me demande si on aurait pas plus de succès à Paris qu’en province.
H: On a remarqué, que ça marché dans des configurations assez atypique. Au mois de décembre on fait la première partie d’ « Asian Dub Foundation », et ça a super bien marché.

W: Est ce que c’est pas du à l’ambiance festive?

C: Oui, il y a ce coté batterie qui est fédérateur…
H: Oui, il y a ce coté « patate » qui fait que lorsqu’on est sur scène ça parle au public.

W: Laurent ne va pas osé vous le dire. Mais il a utilisé un terme pour vous d’écrire que je trouve assez justifié pour ma part : il vous a qualifié de « Rock plastik », bien sur sans tomber dans le sens péjoratif et bon marché du terme, ca vous parle?

C: Ah oui… c’était toi (bref contrôle de ma part sur les issues possibles de la pièce), je voulais savoir pourquoi?

L: (L’interviewer interviewer) Parce que je trouve que votre musique, même si elle est indéniablement rock, à côté propre et très travaillé.
W: A l’opposé d’un rock plus crunch, plus sale au niveau du son… Chez vous ça n’a rien à voir…

H: Il y a une volonté, pour la voix et pour les guitares, d’avoir un son très précis et musicalement travailler.

L: On a l’impression parfois, tant au niveau des guitares, qui sont assez véloces et très mélodique, que de la batterie, extrêmement carré, qu’il y chez vous une sorte de « précision chirurgicale ». Je dis « plastik », parce que quelque part, c’est comme un objet sous « blister », c’est beau, c’est clean et a pas envie de l’ouvrir de peur de l’abimer.

C: C’est de la musique esthétique, c’est pas super profond non plus…

L: Il y a quand même une profondeur, c’est très travaillé?

C: Oui, c’est peut être la que l’on se rejoint avec les « Strokes ». Tu as l’impression que les morceaux sont super simple, mais derrière il y a un travail d’écriture assez conséquent. Les guitares, la basse, il y a des harmonies qui sont recherchées.

W: Dans « she’s a man », que ça soit au niveau des couplets ou du refrain, c’est quand même très carré.

C: Oui c’est un peu le coté volonté électro de la chose. Comme du « Daft punk », bien bordé, bien en bloc.

W: Justement vous pensez quoi de la scène électro française? On voit de plus en plus des instruments « analogique », la guitare par exemple, se retrouvé derrière une platine, a terme, allez-vous évoluer plus vers de l’électro pure?

H: Non, faire de l’électro, c’est une manière de composer. Tu fais de la musique derrière des machines ou des ordinateurs. Utiliser des synthé oui, on l’as déjà fait. Même si la batterie est très mécanique, on ne voit pas l’intérêt d’utiliser une machine pour la remplacer. Ce qui nous plaît c’est de jouer avec nos instruments comme ça.
C: A la base on est instrumentistes.

L: Comment vous êtes arriver à la musique? Premier instrument? A quel age?

C: Guitare, 13 ans…
H: Batterie 12 ans…

L: Comment vous êtes-vous rencontré? Tu connaissait Simon et DAZ, toi Chakib, mais pas Hervé?

C: Non, en fait je jouais dans un groupe avec Simon quand on était plus jeune. Puis je suis parti faire une autre aventure musicale, seul, pendant 2 ans. C’était diamétralement à l’opposé de ce qu’on fait avec ITC, avec lequel j’ai voulu revenir à quelque chose de plus « catchy », de plus simple et direct. Du coup on a contacté Hervé, que l’on connaissait, car on se produisait tous autour d’une salle à St Germain qui s’appelle « la clef ». On avait chacun des groupes, et on se croisait de temps en temps, lors de concerts.

W: Ça date de quand le « premier jet » d’ITC?

C&H: 2005…

W: Du coup, vous avez des choses dans les cartons? Il n’y pas tout dans l’album?

H: Non on à jeté plein de truc.

L: Pas définitivement?

H: Non, on a énormément composé… On a gardé le meilleur, et on a maintenant d’autres trucs en chantier. On verra par la suite…

W: Dans le même esprit?

H: Hum, non… Enfin moins, mais il y a toujours la « patte In The Club ». On voudrait faire des trucs un peu plus funk… en gardant quand même l’esprit qu’il y a déjà dans l’album.

L: On a déjà pas mal attendu le premier album d’ITC. Il n’est pas encore sortit, je m’avance un peu : on attendra autant pour le deuxième album que pour le premier?

C: Heu… Il le faut! (rires).

L: On le voit, « she’s a man » arrive en 2006, vous attendez 2008 pour sortir le premier EP, et 2009 pour sortir enfin l’album, c’est pas un peu long?

H: Non, on avait vraiment envie de faire quelque chose de « chiadé », de travaillé…

L: J’ai ouïe dire que vous teniez votre nom d’un chanson de 50cents, « In Da Club », c’est vrai?

C&H: ouais…

L: C’est un groupe sérieux ITC?

C&H: (rires) oui, oui…

W: Je reviens sur la pochette de l’album, pourquoi cette image de pieds, c’est pour le parquet?

C: C’était une image qu’on avait, sans pour autant qu’elle est beaucoup de sens. Pourquoi pas des pieds? Les jambes de la fille sont superbes. Et puis oui, pour le parquet…(rires)

L: On a vraiment l’impression de voir deux danseurs qui vont s’affronter, de plus il y a ce coté dancefloor avec les dalles lumineuse dans votre nom, ça casse avec le côté rock. C’est sérieux ou second degré?

C: On ne veut pas vraiment d’une image rock, enfin pas dans les clichés classique. On est pas là en train de faire la gueule en permanence…

L: C’est vrai que ça vous différencie des Strokes, promis c’est la dernière fois que j’en parle!

C: Non mais attends on aime bien les Strokes, c’est vrai qu’il on un côté « poseur »… Mais elle est belle leur esthétique aussi, il veulent en faire quelque chose, et il le font bien.

L: Vous allez quand même garder un côté second degrés?

C: Oui, il n’y pas chez nous ce coté « on va se la jouer »…

L: Avec ce côté dancefloor, Il n’y a pas chez vous une volonté de faire revenir un son un peu plus rock sur les dancefloor?

C: Oui, tout a fait.
H: Ouais complètement…

L: Ça vous dit pas de venir un soir dans une boite branché de la capital, de dégager le DJ, pour faire venir bouger les gens?

C: Ouais, Carrément!

W: C’est pour ça que vous, poser aussi les remix sur vos CD?

H: Oui, il y a un peu de ça, il y a une volonté d’exploiter ce côté dansant, dans des versions un peu plus « club ».

W: On a tendance à dire que le « clubbing' », c’est quelque chose de dépréciatif,  vous n’avez pas peur justement qu’on vous colle cette étiquette « clubbing' » à long terme?

C: Non on trouve pas ça dépréciatif, c’est plutôt cool. On est jamais plus heureux sur scène, que lorsqu’on voit un public qui danse!

W: Le clubbing, est malheureusement trop souvent considérée comme une musique un peu « kleenex », on la prend, on l’écoute et on la jette! ça vous dérange pas que votre musique soit écoute comme ça?

C: Non, l’important c’est que notre musique « catch » direct les gens. Que ce soit finit lorsque la salle ferme, ce n’est pas grave. Il y aura toujours une autre salle… Moi je préféré que la réaction du public soit instantané et qu’il accroche direct, au final c’est le but, on fait quelque chose d’assez lisible pour ça.

W: Même pour un public de « clubbers »?

C: oui, absolument!

L: Tu veux dire que ITC, doit avoir un public de « Métro sexuel »?! Si tu ne mets pas une crème de jour, tu ne peux pas écouter ITC?

C: non quand même pas!(rires)

W: Pendant le concert de Martin, même si ce n’était pas votre public, vous étiez avec un panel qui aurait pu venir vous écouter ?

C: hmm, ouais…

L: Il y a eu quand même des remonté positive de cette première partie, certains n’était venu que pour Martin Solveig, et son repartit avec une très bonne opinion, vis a vis de votre performance.

C: Oui, c’est vrai… C’était un peu le but. Si ça prend dans des soirées comme ça, ça nous va.

L: On est en 2009, vous êtes un groupe de rock français, vous chantez en anglais. Il y a pourtant des groupes qui ont réussi à franciser leur rock, pourquoi vous avez choisi l’anglais?

C: Non mais tu as vu certains groupe de rock qui chante en français?!(rires)… Non mais on a essayer. On une phase qui a duré un mois, on s’est dit essayons… On voulait pas avoir de regrets.
H: Oui, on a même fait appel a un parolier, on lui a demander « d’adapter » plus ou moins les paroles en français, et ça ne rendait pas du tout. Faut faire gaffe. C’est hyper dangereux!(rires).

W: Il y a quand même des groupes comme « Noir désir », qui ont réussit faire du « rock » en français?

C: Oui, mais « Noir désir », c’est du « rock français ». Ce que je veux dire, c’est que leurs musique peut très bien accompagner des textes en langue française. La musique, elle parle une certaine langue. Notre musique, si elle parlait une langue, elle parlerai anglais… Du coup, c’est extrêmement dure de placer des paroles en français dessus.

W: En parlant de ça, vous avez déjà eu déjà eu des retombés sur l’international?

C: Non

L: Justement des groupes comme « Daft punk », « Justice » ou « Phoenix », qui font partit de vos influences, on plus de succès à l’étranger que chez nous. Ils acquiert une certaines notoriété a l’étranger, avant de cartonner en France. Vous ne pensez pas à vous exporter?

H: Oui bien sur, on a pas encore commencez les démarches vers l’étranger, mais c’est un truc vers lequel on s’orienterait bien.

W: C’est vrai que les français, ont toujours tendance à allez chercher à l’étranger leur musique, alors qu’en France il y a quand même pas mal de potentiel.

H: C’est parce qu’a la base, les groupes français ne les font pas rêver.
C: Oui c’est ça, à la base, il y a un problème de légitimité…
H: C’est comme si on avait pas le droit de chanter en anglais quand on est un groupe français. Un groupe belge, par exemple, a le droit… « Girls in Hawaï » chante en anglais, on ne leurs reproche pas… C’est dommage qu’on en soit encore là chez nous.

W: Vous avez des dates de prévues?

H: On est au festival des « Deux cités » à Carcassonne le 14 Juillet, et sinon on sera au « Showcase » juste avant, le 11 Juillet. On aura sûrement plus de date en septembre pour la sortie de l’album.

L: Y’aura il un vrai concert de ITC seul?

H: Oui le 2 septembre pour la sortie de l’album.

W: Vous n’avez pas hâte de rencontrer votre public?

C: On pense qu’il y aura surtout nos amis(rires).

W: Pour moi vous avoir vu en premier partie de Martin Solveig, çà m’a rendu très curieux de pouvoir voir ce que pouvait être votre propre environnement sur scène.

JF: Normalement on a un fond de scène qui reprend un peu l’ambiance qu’il y a dans le clip de « Turn you on« , mais il ne s’applique pas a toutes les salles, surtout lors de premières parties…

W: Je voudrais vous poser une dernière question, qu’on a coutume de poser en fin d’interview chez ADN Sound. Les mots ADN et sound ça vous évoque quoi?

C: hmm… Moi j’ai dans la tête « After Da Night Sound »

W : Je répondrais que tu rentre d’emblée en top réponse !

Voilà, l’interview est terminé. Dehors il fait presque déjà nuit. Williams galère quelque peu près d’une fenêtre pour prendre une photo de Chakib et Hervé avec l’aide de notre super nouvel assistant lumière … Merci JF !

Sinon quelques détails croustillants révélés ad hoc en Off :

– La chanson sur laquelle ils tripent ces derniers temps, c’est « Easy Lover » de Phil Collins & Philip Bailey.
– Chakib l’insomniaque, n’avait pas dormit la nuit précédent l’interview.
– Oui, le titre de leur chanson, « Funky bewter« , viens bien de la série Punky Brewster, mais non il ne pensais pas au célèbre chevalier et sa monture, pour le titre de « K2005« .
– L’album de Michael Jackson (re-Snif) préféré de Hervé est « Off the wall« .
– Hervé doit tout à son père en ce qui concerne l’incroyable mobilité de ses oreilles!

Merci encore a Chakib et Hervé pour leur gentillesse et leur simplicité. Merci aussi a JF, sans qui cette interview n’aurait pas pu être possible.

Et avant d’aller danser le 11 au Showcase vous pourrez toujours écouter du son sur leur myspace.

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