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Dream Theater – Dream Theater

Je n’ai écouté qu’une fois et demi le nouvel album éponyme des ténors du métal progressif Dream Theater, mais il ne s’agit pas d’une expérience que j’ai envie de renouveler. Pourtant cela joue brillamment et à toute vitesse, chante merveilleusement bien , varie sans effort apparent les atmosphères entre un hard rock enlevé et chirurgicalement précis, le spleen gothique et la délicatesse romantique d’un interlude de piano d’inspiration pop progressive.

Bref ils maîtrisent tout le savoir faire, savent quelles cordes pincer pour évoquer diverses émotions : angst énergique, émerveillement, recueillement et triomphe, tout s’enchaîne comme à la parade dans une machinerie clinquante et extrêmement précise.

Néanmoins, exceptés l’enchaînement Enemy Inside, The Looking Glass puis l’avant dernière chanson Along For The Ride qu’ils manquent de gâcher avec un clavier qui sonne comme une flûte traversière, ce qui sort des enceintes manque cruellement de spontanéité, d’originalité et somme toute de vitalité. Il m’est impossible de percevoir les défauts et les qualités particulières de quelqu’un derrière cette guitare extrêmement rapide et loquace et ce chant d’une grande beauté lointaine.

Cette musique m’irrite car elle tente d’imposer lourdement mais avec majesté une sorte de déprime détachée de la réalité, comme si nous nous trouvions dans une sorte de jeu de rôle, le tout finissant par émettre une impression de froideur désagréable.

Je crains que cet album techniquement irréprochable ne s’adresse aux amateurs de prouesses instrumentales et d’un cahier des charges hardo progressif impeccablement déroulé. En ce qui me concerne je préfère écouter un vieil album de Triumph, une musique au feeling pas si éloigné, pleine d’imperfections et de ridicule mais foncièrement attachante.

Dream Theater – The Enemy Inside

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