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Dawnshape – Paste Prism

Un an et demi après la sortie de Sparse prism, les parisiens de Dawnshape remettent leur ouvrage sur le métier. Non sans l’avoir au préalable brisé en mille morceaux.

A l’origine de ce projet intitulé Paste Prism, on retrouve évidemment Antoine Ollivier et ses deux acolytes, mais pas seulement. D’autres musiciens sont venus apporter leur savoir-faire à l’élaboration de ces remixes. Piliers du groupe ou non, la démarche est la même : chaque intervenant a eu en charge de décomposer un morceau de Sparse prism pour le restructurer par la suite à sa façon, « en proposer une nouvelle lecture et le révéler à nouveau, le recycler pour le faire renaître sous forme de créature hybride et éphémère ».

Cérébral et primaire, Paste Prism témoigne d’une rare puissance introspective. Les cinq morceaux qui le composent forment une collection d’humeurs brumeuses, de songes électriques remontés à la surface avec soin. De la batterie du Several Inputs de Ruine, explosion sourde de pop-corn, au remixe du même morceau par Antoine Ollivier, tribal et décharné, en passant par l’hypnotique Is it Boiling ? de Radius System et son riff d’ouverture cinglant, l’abyssal No Alchemist d’Almeeva ou encore le foisonnement minimaliste du Border de Karelle, chacun devrait trouver son compte sur cet EP aux sonorités multiples.

Hétérogène mais jamais dépareillée, la troisième galette de Dawnshape propose une galerie de personnages sonores noueux, rongés jusqu’à l’os. De Sparse prism, les participants à ce projet n’ont conservé que l’essentiel. Des fragments qui, une fois reconstitués, forment d’étranges mosaïques fantoches, dépouillées de tout superflu. Sans doute la façon la plus incisive de sonder les entrailles d’une époque noyée sous les artifices et le clinquant. Un disque essentiel.

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