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Florent Marchet – Courchevel

A tout juste 35 ans, Florent Marchet nous livre son troisième opus dont il signe pour la première fois l’intégralité des paroles et de la musique.

Cet album « Courchevel » est un voyage de 34 min nous menant de Courchevel, justement, à l’Ile de Ré, en passant par Roissy pour mieux repartir dans le Sud des Etats Unis, avant de revenir en France par la plage de Narbonne…

A l’occasion de ce périple, il s’est entouré de musiciens tels que Rémi Alexandre, guitariste de Syd Matters (rien que ça) , Bertrand Perrin, Seb Martel ou encore Mamadou Prince Koné pour les percussions. Pour ce qui est du vocal, nous recensons la présence de Valérie Leulliot, La Fiancée, Nicolas Martel…..

Mais un grand nombre d’autres compagnons de route ont également répondu à l’appel pour occuper les places des cordes, cuivres, claviers variés, chœur etc….

Car Florent Marchet a su ici varier les plaisirs et nous concocter un composite de 11 titres très singuliers les uns des autres… :

C’est avec entrain et enthousiasme qu’on écoute « Benjamin », accompagnée d’une guitare très années 70 , et l’on se voit déjà entrainé sur la piste d’une boite disco, main dans la main avec…Benjamin.

Les cuivres dans le refrain de « L’eau de rose » font apparaitre une nouvelle dimension grâce aux superpositions de notes créant une riche harmonie, le tout ponctué de cloches à la Pierre Henry.

Jane Birkin fait son apparition dans « Roissy » dans un dialogue avec Florent Marchet, à l’image du bon vieux temps de Gainsbourg. Ici « L’avion est en feu » et nous en déduisons qu’elle y périra. Ce thème de « Bad end » se réitère à plusieurs reprises dans l’album. On le retrouve également dans « Courchevel » où celui qui a tout pour être heureux , finit sa vie sous les roues  du métro, dans « Pourquoi êtes-vous si triste » où déjà le titre évocateur nous met la puce à l’oreille, et où un enfant de 12 ans finit par comprendre que ces visages abattus tentent de lui cacher un drame , ainsi que dans « Narbonne Plage » où dérive un bateau pneumatique chargé d’enfants et qui reviendra vide ….

L’intro de « Pourquoi êtes –vous si triste » est pris en charge par un synthé imitant une alarme suivi immédiatement par une rythmique de batterie où l’on attendrait que s’enchaine « Dystopia » de Midnight Juggernauts.

On retrouve une similitude de l’agréable intervalle de tierce dans le refrain de « Courchevel » et dans le couplet de « La charrette », morceau qui une fois de plus l’emmènera et nous avec, sur des routes et contrées inconnues.

« Hors piste » porte bien son nom et sort de l’ordinaire car c’est le seul morceau uniquement instrumental. Il nous offre 1’50 minutes d’une chevauchée fantastique à travers les plaines de l’Irlande, majestueuse instru alternant angoisse avec alarme en fond, et éclatante fierté endossée par une masse importante de cuivres, de cloches et de chœur, le tout délicatement posé sur un piano emballé qui ne s’arrête plus.

Pour clore cette épopée chimérique, Florent Marchet nous propose « Qui suis-je », au texte totalement d’actualité nous exposant la triste vie d’un SDF. Et à son image, la musique est simple et dépourvue de toutes fioritures : seule une guitare acoustique accompagne la voix, et par la suite, le chœur s’adonne à nous transmettre le ressenti du vent glacial, à l’aide de sifflements, de souffle….

Florent Marchet n’est pas né le premier jour de l’été, future de fête de la musique pour rien, et cela semble lui avoir plutôt bien réussi. Un chanteur à la voix suave, qui sait se fondre dans la mélancolie tout aussi bien que dans l’entrain et la vivacité.

Dans les bacs le 11 octobre, il ne vous reste plus qu’à attendre en tentant de vous en faire une idée !

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