Il est 23 h et des poussières et une torpeur sonore grandissante empli l’espace buvette de La Flèche d’or, nous liquidons nos bières plus vite qu’il ne faudrait et nous entrons dans une salle de concert inondée par le son nerveux d’un groupe de bretons du Colorado. Les Craftmen Club sont sur scène et c’est pas pour nous faire un tricot !
Formé courant 2000, le trio infernal puise son inspiration, entre autres, dans la musique des 16 Horsepower, leur son est un peu comme un sac de papier gonflé dans les mains d’un gosse, sous tension et gorgé d’excès. Ces neuf années d’expérience, ont d’ailleurs permis au groupe de multiplier les scènes et par la même occasion de se forger une vraie personnalité. On ne dit pas : « les Craftmen jouent ce soir », on dit : « les Craftmen font leur show ce soir », il y a comme une petite nuance voyez-vous. Ainsi Steeve, le guitariste, brailleur – chanteur, sort de scène (sans sa guitare … ça sert à rien une gratte et puis ça pèse une blinde), monte sur le bar (un peu comme Salma Hayek, je sais) et puis comme elle servait à rien par terre, sur la scène, donne sa guitare à quelqu’un du public histoire d’assurer la permanence … je sais ce que vous pensez … non il ne vous demandera pas si vous savez jouer avant, il va falloir improviser !
Vous l’aurez compris j’ai pris un pied pas possible à regarder nos trois bretons faire les cons sur scène. Je regrette juste que le set ait été aussi court et je reste dans l’attente de pouvoir retenter ma chance comme guitariste à mi-temps !
Enorme et sans concessions !
