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La route du Rock Eté 21 – Edition 2011


Retour à St Malo, dans l’enceinte du Fort de St Père et dans l’auditorium du Palais du Grand Large, pour vous faire partager nos impressions sur cette nouvelle édition de La route du Rock le meilleur festival malouin à la programmation, encore une fois, exceptionnelle.

Vendredi 12 août :

Après le set du généreux Lou Barlow et de son groupe SEBADOH, légende vivante de l’indie rock, on retrouve ELECTRELANE qui, fraîchement reformé pour notre plus grand bonheur, nous a gratifié d’une performance impeccable pour son second passage à la Route du Rock. La virtuosité du quatuor féminin dans le style garage rock a été démontrée une fois de plus au travers de cette prestation magistrale agrémentée d’une intéressante reprise du succès 80’s Smalltown Boy de BRONSKI BEAT.

Plongée dans l’univers des écossais de MOGWAI et de leur post rock épique, têtes d’affiche incontournables de cette première soirée avec APHEX TWIN. Véritables architectes sonores, les têtes chercheuses de Glasgow continuent de nous éblouir.

Les Montréalais de SUUNS emmenés par Ben SHEMIE et déjà programmés lors de la dernière édition hivernale de la Route du Rock, ont maintenu l’audience en haleine avec une performance tout en contrastes : entre la beauté des mélodies pop, l’efficacité des sonorités électro pointues et shoegaze à la tension palpable. A la fois, sombre et lumineux.

On attendait beaucoup de la prestation d’APHEX TWIN à la Route du Rock, d’autant plus que cette édition était placée sous le signe de WARP, label avant-gardiste par excellence. Hélas, le rare Richard D. JAMES n’étant pas décidé à nous démontrer l’étendue de son génie, il s’est contenté de nous livrer un set qu’on jugera trop sage.

Samedi 13 août :

C’est sous une pluie diluvienne que va se dérouler une grande partie de la seconde soirée du festival au sein du Fort de St Père mais ces conditions météorologiques difficiles n’auront en rien entamé notre enthousiasme.

Succédant à la vénéneuse beauté du slowcore de LOW, assurément aussi mélancolique que l’oeuvre de SPAIN – le groupe de Josh HADEN – c’est l’attendu duo CULTS, annoncé comme la sensation estivale avec leur pop faussement naïve mais véritablement lascive inspirée des productions sixties de Phil SPECTOR, qui a su insuffler une touche de fraîcheur et de légèreté à la soirée.

BLONDE REDHEAD ayant délaissé la fureur sonique des débuts pour un propos nettement plus apaisé, faisant la part belle aux orchestrations raffinées et aux rythmes trip hop lancinants, a offert aux festivaliers une prestation de haut niveau.

Show époustouflant du cosmopolite DIRTY BEACHES, de son vrai nom Alex Zhang Hungtai, qui a envoûté l’assemblée avec son univers sombre évoquant Elvis, SUICIDE et David LYNCH et porté par un son rockabilly hanté et indispensable.

Place au rock félin de THE KILLS sur fond de scène imprimé léopard, la tension est à son comble, bien entretenue par un duo au sommet de son art, venus défendre le nouvel album Blood Pressures. Ils ont assuré un set varié et totalement maîtrisé.

En conclusion de cette soirée à la programmation luxuriante, les inclassables BATTLES – seconds représentants du label WARP sur cette édition et non des moindres – ont réussi à abolir toutes les frontières musicales dans un set déjà annoncé comme leur meilleure prestation live à ce jour avec en prestigieuse guest Kazu MAKINO de BLONDE REDHEAD sur leur collaboration Sweetie & Shag. Leur musique qui brasse Math Rock, Post Rock, IDM et Hardcore dans un feu d’artifice coloré et jouissif nous a offert un final dansant et transcendant.

Dimanche 14 août :

On retrouve JOSH T. PEARSON au Palais du Grand Large auto-proclamé dernier gentlemen mais assurément pas le dernier folkmen comme on pourra en juger plus tard dans la soirée. En jouant religieusement ses compositions à la beauté désarmante, telles que Woman, when I’ve raised Hell ou encore Sweetheart, I ain’t your Christ, il réussit sans peine à nous émouvoir.

Après écoute de la somptueuse ballade épique For 12 d’OTHER LIVES, groupe originaire de Stillwater, Oklahoma, on était très impatient de les découvrir sur scène. Leur folk imprégné du  meilleur de l’Americana (BUFFALO SPRINGFIELD, AMERICA, TIM BUCKLEY,..) nous fait plonger à corps perdu dans un périple onirique à travers l’immensité des paysages du Grand Ouest américain, on manque de superlatifs pour décrire la majesté des morceaux de leur second opus TAMER ANIMALS.

Venus défendre leur dernier disque I Am Very Far, on a pu constater qu’ OKKERVIL RIVER et son leader Will SHEFF ont troqué le dépouillement du Folk pour la profusion instrumentale. Ils s’en sont d’ailleurs donnés à coeur joie sur scène.

Découverte de CAT’S EYES, le side project de Faris BADWAN(THE HORRORS) accompagnée par la soprano Rachel ZEFIRA, à mille lieues du post punk gothique de THE HORRORS, la voix angélique de la cantatrice illumine et tranche sur une musique sombre et fantomatique très nettement inspirée par l’oeuvre de JOY DIVISION et par la pop 60’s.

Avec la programmation de FLEET FOXES ce dimanche, la tendance folk actuelle se confirme et c’est un véritable retour au sources. Responsables de 2 excellents albums de folk dit « pastoral », le groupe de Seattle a enchanté les festivaliers avec son univers bucolique : une parfaite assimilation de leurs influences (NEIL YOUNG, BOB DYLAN, etc…) et une relecture très moderne.

Fin de la nostalgie et place au garage rock glamour et facétieux des CROCODILES qui aura le mérite de nous sortir de notre torpeur. Un leader avec des faux airs de Brian MOLKO, Brian WELCHEZ qui arbore fièrement un t-shirt à l’effigie de Rimbaud et un live très psyché.

Dan DEACON, le bidouilleur de génie va achever de mettre le feu aux poudres avec ses mix déjantés face à un public survolté.

C’est le DJ français MONDKOPF et sa techno radicale qui viennent conclure ces 3 jours intenses. Son show a malheureusement été amputé de sa partie visuelle suite à un problème technique.

La Route du Rock Collection Eté # 21 c’est déjà fini et on n’aura pas vu le temps passer ! Merci encore aux organisateurs et programmateurs du « plus petit des grands festivals » dixit son directeur François FLORET, pour une édition qu’il ne fallait, encore une fois, surtout pas manquer !

Chronique par Sandrine Le Mao – Crédits photos : L.H.Olivier

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