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Interview Mensch – 2012

Un de nos gros coups de cœur de l’édition 2012 du Festival FnacLive, nous avons demandé à Carine et Vale du Duo Français Mensch de bien vouloir nous accorder une petite Interview après une prestation des plus réussies …

Adnsound : Bonjour les Mensch, question inévitable, qu’est ce que ça fait de jouer à l’hôtel de Ville de Paris ?
Vale : On ne réalise pas trop
Carine : Moi je suis en train de redescendre
Vale : Nous venons de voir des photos que des amis ont prises pendant notre set et on a pris conscience de la chose. Nous étions passées voir jouer Alt-J et nous étions terrorisées à l’idée de jouer le lendemain !
Carine : Après quand nous étions sur scène …
Vale : … c’est comme toutes les scènes.
Carine : Et le cadre est tellement beau !

Adnsound : Vous avez l’habitude des grosses scènes pourtant !
Vale : Oui mais jouer en plein air est toujours quelque chose de particulier, voir le public les regards …

Adn : D’un trio à un duo, vous pourriez revenir sur l’histoire de Mensch ?
Vale : En fait à l’origine, je faisais de la musique en solo, j’ai joué seule pendant un petit moment, et sur le deuxième album j’ai décidé de monter un groupe pour jouer sur scène  le deuxième album qui était assez rock, dans l’esprit de Sonic Youth. Pour cet album j’avais rencontré Carine qui était à la basse et il y avait une batteuse différente de celle qui avait travaillé sur l’album. Nous tournions comme ça et au moment de composer le troisième album que nous voulions faire toutes les trois, la batteuse à finalement décidé d’arrêter la musique et Carine et moi nous nous sommes retrouvée à deux. Ne souhaitant pas continuer le projet sur cette lancée et avons décidé de repartir de zéro et de créer Mensch.

Adnsound : Après avoir joué en groupe, le fait de faire appel à une boite à rythme, à changé quelque chose à votre process ?
Vale : Sur le fond pas grand chose dans le sens ou nous avions déjà l’une et l’autre travaillé en solo …
Carine : Quand au compo elles étaient là avant, en fait ce qui est difficile c’est de jouer avec une boite à rythme, parce que ça ne pardonne pas, notamment à la basse qui est par essence un instrument rythmique ! C’est donc plutôt ça qui a changé quelque chose car ça demande une concentration très poussée.
Vale : Finalement pour la batterie nous avions composé avant de poser l’instrument, et nous avons croisé de vrais batteurs qui nous ont expliqué qu’il y avait des choses qu’ils ne ferraient pas, des aberrations en un sens mais qui font partie intégrante de notre univers et qui font ce qu’il est !

Adnsound : Ce qui donne quelque chose d’assez expérimental et technique par moment … ce genre d’univers ne nait pas du hasard !
Vale : Il y a que j’ai 38 ans, j’ai commencé à faire de la musique j’en avais 15, je pense que pour toutes deux ce sont des choses que nous avons emmagasiné au fur et à mesure …
Carine : En fait c’est la maturité, on a fait beaucoup de musique, on est chacune joué et écouté plein de styles musicaux différents, et quand on s’est retrouvées toutes les deux à monter un nouveau projet, on s’est dit qu’on allait y mettre notre expérience et tout ce qu’on y aimait. On s’est autorisé à aller dans des directions que nous nous refusions avant comme le trip-hop par exemple …
Vale : Au feeling,
Carine : On voulait s’amuser en fait ! Et ça c’est fait naturellement.

Adnsound : Finalement la maturité c’est peut-être de décomplexer la musique …
Carine : oui et de la simplifier aussi
Vale : de la désacraliser de la simplifier, aller à l’essentiel …
Carine : Revenir aux racines, comme pour le blues ou le punk, qui avec 3 accords laissent de la place aux émotions ou à l’énergie, après s’il s’en dégage une impression de facilité, tant mieux, si cela permet à chacun de s’y retrouver à sa manière. C’est le côté pop au sens musique populaire et c’est très bien !

Adnsound : Mensch signifie L’humain en allemand, vous avez choisi ce nom pourquoi, votre attachement à la scène musicale bouillonnante d’outre-Rhin ? Le sens même et la sonorité du mot ?
Vale & Carine : Un peu des deux !
Vale : Nous ne voulions pas d’un nom anglais, on voulait un nom simple et le fait qu’en allemand ça soit neutre et d’un autre côté ça signifie « Homme » … etant deux filles, il y a là comme une sorte de pied de nez. Puis être deux sur scène il faut tenir la scène et il nous fallait un nom assez fort !
Carine : Après il y a bien un clin d’oeil au krautrock et tout la culture musicale allemande qui est très riche et que l’on apprécie beaucoup.

Adnsound : Des dates de prévu en Allemagne justement ?
Carine : on y a joué deux fois l’année dernière et on aimerait bien y faire une tournée …
Vale : Et puis il y a que les gens sont super bien éduqués, ils sont assis à une table, le concert débute et ils arrêtent de discuter entre eux pour t’écouter, puis vont se rassoir à la fin … rien que ça c’est quelque chose de très fort par ce qu’en France tu va jouer dans une salle ou les gens sont à priori venus te voir et qui restent au bar. On a des morceaux assez calme pendant lesquels on a parfois entendu les conversations des gens ! Même s’ils ne te connaissent pas les allemand prennent le temps de te découvrir.
Carine : Après c’est comme ici il te faut trouver un tourneur, être distribué là bas, pour ce qui est de l’organisation c’est un peu comme ici … Mais en général dans les pays étranger ça se passe bien.

Adnsound : Et ce n’est pas étouffant pour vous qui avez une musique hors format, cette approche très française de vouloir mettre les groupes dans des cases notamment concernant la notions de groupe féminin ?
Carine : ça dépend du contexte … dans le cadre du festival les femmes s’en mêle c’était de circonstance …
Vale : C’est toujours délicat, il arrive parfois que nous soyons programmé pour cette raison, mais dans l’ensemble ça va. Il faut dire que de notre génération et de là d’où nous venons, Lyon, des femmes dans notre univers qui continuent à faire de la musique comme la notre, il n’y en a pas des masses, c’est dire notre batteuse était de Nantes ! Mais avec le temps j’ai l’impression que sa s’estompe et que le public et les médias se concentrent sur la musique !

Merci aux filles pour leur disponibilité et à Jérémy pour avoir organisé cette rencontre !

 

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