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Festival Fnac Live – Place de l’Hôtel de Ville – Jour 4

Entre variété, electronica et légende de la chanson française, la programmation de ce dernier jour des Fnac Live était de qualité (peut-être bien la meilleure de la semaine). Ce dimanche, Superpoze, Winston McAnuff & Fixi, Féfé, Babx, Cali, Sophie Hunger et Jacques Higelin se sont succédé face à un public déchaîné.

Et c’est le jeune Caennais Superpoze qui a ouvert le bal, souriant derrières ses platines… En tréteaux. On est loin d’un Agoria et de ses effets vidéos. Avec ses claviers et ses pads (il commence d’ailleurs à acquérir une certaine dextérité), Superpoze transmet une puissante sérénité. Oui oui, les deux peuvent coexister, où quand les basses et boîtes à rythmes relèvent des nappes beaucoup plus aériennes. Un son parfait pour ce tout début de soirée ensoleillée, où l’électro s’est faite douce et planante.

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Après l’électro planante de Superpoze, voilà Winston McAnuff et son reggae solaire qui débarque. Fumeurs en tout genre s’asseyent sur les fontaines du parvis, voire en plein milieu de l’esplanade. D’autres, plus motivés, dansaient aux rythmes du chanteur jamaïcain, qui, à 56 ans, n’a rien perdu de sa fougue, n’hésitant pas à prêcher la paix et les valeurs du rastafarisme. Le plus? Un accordéon, qui apportaient une touche d’originalité au set purement reggae.

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On enchaîne avec Féfé. Et là, le miracle s’opère. Une foule de fumeur de pilons, sous 70° degrés (au moins), encore en train de digérer leur kebab de 15 heures, c’est plutôt difficile à faire bouger. Non seulement Féfé les a réveillé à coup d’hymne comme Dans ma rue ou son nouveau single Le charme des premiers jours, mais il les a épuisé. Sauts, choré (c’est très drôle de voir 20 000 personnes faire deux pas vers la gauche puis vers la droite en suivant le chanteur), applaudissements, choeurs… Dès la fin de la premier chanson, le public des Fnac Live était complètement fou. Le showman a fini en sueur, et on comprend pourquoi: Féfé ne ménage pas ses efforts.

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Forcément, après la tornade Féfé, la transition avec la poésie délicate de Babx est plutôt rude. Mais, pas con (comme si on en doutait), il commence son set avec Despote Paranoïa, morceau à l’ambiance lourde et théâtrale de son dernier album, Drones personnels, qui a permis d’échapper à la tentation d’un sieste. Un live subtil, cérébral et porté par des musiques très travaillées, entre piano et sonorités plus dématérialisées. Sur Je ne t’ai jamais aimé, il invite Camélia Jordana pour une petite bulle d’amour d’été -odieux-, tout en discrétion. Toujours aussi lunaire sur scène, Babx entrecoupe ses titres comme Tchador Woman ou Naomie Aime avec des explications de texte et des compliments improbables (« vous êtes beau, on dirait le Brésil »). Et on dit chapeau l’artiste.

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Décidément, ce dimanche était taillé pour les show-man. Et ce n’est pas Cali qui s’en plaindrait. Certains y verront un égo surdimensionné, d’autres coup de pub plutôt malin…. Mais toujours est-il que le chanteur de 45 ans a invité les photographes à monter avec lui sur scène pendant le tube Elle m’a dit. Bisous sur les objectifs, roulades par terre, Cali joue le jeu et adore ça. Slams, bains de foule, tel un Jacques Chirac sous amphet’, il enchaîne ses titres, pariant plus sur un jeu de scène survolté et une foule très réceptive que sur le contenu purement musical du concert. C’est un choix!

Pour le coup, Sophie Hunger a fait le choix inverse, bien décidée à proposer un show impeccable. Et il l’était: ce concert était peut-être le meilleur de la semaine. Seule femme de la journée, ne vous fiez pas à son allure frêle… La Suissesse cache une réelle force, dans la voix comme dans l’univers. Voguant entre influences jazzy et touches plus pop, alternant anglais et allemand, elle sait s’effacer pour un génial solo de trombone sur LikeLikeLike. Depuis l’excellent 1983, la multi-instrumentaliste confirme l’essai avec son album The Danger Of Light et ce live tout en justesse.

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C’est une légende de la chanson française qui clôt ces Fnac Live, pour un concert franchement touchant. Acclamé par la foule à grand coup de « Jacky, Jacky! », Jacques Higelin ne cache pas son stress et sa fragilité. Mais le plus beau, c’est qu’il a l’air ému d’être là, tout en déployant une fougue impressionnante. Ses chansons sont très bien mises en valeur par le mini-orchestre de jazz qui l’accompagne, à l’image de Champagne, encore meilleure avec des percussions exotiques. Sur la dernière chanson du live, Irradié, il invite Izia. Père et fille se montrent très proches, protecteurs l’un envers l’autre. Quand Izia se rapproche du bord de la scène, j’ai cru même entendre un petit « fais gaffe » de la part du papa. Choupi.

Vivement l’année prochaine!

Crédits photo: Céline Faye, Clémence Meunier et Michela Cuccagna

2 réponses sur « Festival Fnac Live – Place de l’Hôtel de Ville – Jour 4 »

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