Mais qui donc est cette Barbara qui a donné son titre au nouveau We Are Scientists ? On pourrait dire qu’il s’agit d’une métaphore (forcément), mais également qu’on s’en fout un peu, et que les fondateurs du groupe, Chris Cain et Keith Murray, l’ont aussi choisi pour ça. C’est ainsi que ces deux petits comiques avaient intitulé leur précédent album, Brain Thurst Mastery, en 2008 : essentiellement parce que ça ne voulait rien dire.
Voilà un aperçu de l’esprit léger des figures principales de ce groupe New Yorkais formé en 2000. Ensemble, ils composent un duo qui n’est pas sans rappeler celui des britanniques du « Mighty Boosh », Noel Fielding et Julian Barratt, et ce tout particulièrement dans leur mini-série diffusée sur MTV, « Steve wants his money! », où durant de courts épisodes de trois à quatre minutes, les deux acolytes exposent à diverses personnalités des idées outrancières dans l’espoir de gagner l’argent qu’ils doivent à un mystérieux Steve, lequel ne rigole manifestement pas avec les dettes. Cependant et malgré tout cela, leur musique n’a pas vocation à être parodique, ni même spécialement humoristique – sans toutefois jamais complètement atteindre le domaine du sérieux.
We Are Scientists s’est inspiré depuis ses débuts de groupes de pop-rock post-punk de la fin des années 90 et début 2000. En effet, l’inspiration se sent et absolument rien de révolutionnaire ne se dégage de l’ensemble. Mais peu de gens font de la musique pour la révolutionner, et s’ils font bien ce qu’ils ont la prétention de faire, il convient déjà de les admirer.
Les titres de Barbara sont délicieusement accrocheurs. Le duo, qui s’est adjoint les services d’un nouveau batteur, Andy Burrows, offre une pop-rock riche en modulations (Ambition, Break It Up), avec un son parfois extrêmement 90’s (notamment sur les chorus romantiques de Pittsburgh), pour notre plus grand plaisir. Du côté des textes, on parle beaucoup d’audace et d’impulsivité ; étonnant – mais dans le bon sens – de la part d’un groupe de trentenaires qui ne se tourne pas spécifiquement vers la frange pré-adolescente.
Seulement très peu des courtes chansons de ce nouvel album échappent à l’étiquette « radio-friendly », ce que l’ont peut décider de considérer d’un œil favorable ou non selon l’humeur ; mais le tout est très bien produit et d’aucuns ont déjà salué un retour à l’esprit des débuts de ce groupe somme toute bien sympathique.
Label : Pias – Sortie : Juin 2010
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