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My Own Private Alaska – Amen

MOPA ! Le 04 Juillet prochain, le groupe passera en concert au festival des Eurockéennes. C’est sans conteste une grosse date pour le trio toulousain, alors y serez, n’y serez pas ? En tout cas, les festivaliers attendent avec impatience de découvrir (ou de revoir) le groupe dont tout le monde parle. Influencé par Chopin, Danny Elfman (compositeur de BO de films, ayant fréquemment collaboré avec Tim Burton), Nirvana et Will Haven, MOPA est une révélation pour les amateurs de musique non-consensuelle.

Composé des trois toulousains que sont Milka, Yohan et Tristan, My Own Private Alaska tire son nom du film « My Own Private Idaho » de Gus Van Sant, voilà pour l’origine du groupe, et sinon ? Concernant le style musical ? Un ovni ! Et au milieu d’une smala d’étiquettes tentant de définir MOPA, le pianocore semble être celle qui est la plus représentative de leur musique. Certains détesteront, d’autres resteront sans voix, mais ne pas essayer révélerait de l’erreur.

Extrêmement bien couvert médiatiquement depuis la sortie d’ « Amen » signé sur le label de Ross Robinson, le trio a bénéficié d’une promotion à la hauteur d’une sortie d’envergure mondiale. Radios, webzines, presse, forums…  tous les supports de communication de la communauté musicale internationale se sont emparés du sujet MOPA. Il faut dire que le trio propose un son inventif et étripé, aussi mélodieux que violent. Qu’a-t-on au menu ? Après un EP sorti en 2007 qui s’était vu salué par les amateurs de métal, de rock et de screamo, certains se sentent trahis par ce premier album, ouvertement choqués par la « nouvelle » ligne musicale empruntée par le groupe. Moins hard, plus soft, « mou », « assoupissant », les détraqueurs de MOPA ont la dent dure alors que ce trio piano/batterie/chant rageur est ce qui s’est fait de plus inventif depuis de nombreuses années. Si « Amen » est différent ? Peut-être, à vous  de voir, mais comme l’ont dit Milka, Tristan et Yohan, ils vivent l’instant, et la naissance de cet album est la simple expression d’une douleur viscérale et spontanée. S’exprimer librement relève de la plus essentielle des libertés, celle de se livrer aux autres par un langage intime qu’on a choisi. En cela, MOPA reste fidèle à la philosophie cathartique de leur EP.

MOPA est avant tout la musique d’un trio, un « vide-ordures » pour pulsions intimes, l’expression de la perte irrémédiable d’une terre autrefois pure et préservée des dégâts de la civilisation. Introspection, hommage (reprise du morceau « Where did you sleep last night » de Leadbelly … puis Nirvana), musique engagée et viscérale, MOPA en étonnera beaucoup et en laissera bien d’autres de marbre. A vous de vous faire une idée !

Label: I am recording – Sortie: Avril 2010

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