Avec ce troisième album, intitulé Fugitives, Moriarty dresse une belle galerie de personnages et remonte le cours de l’histoire de la folk, jusqu’aux origines du blues. Une fuite musicale qui jamais ne se perd dans les paysages des grandes plaines américaines.
L’originalité et la personnalité inédite du groupe franco-américain est omniprésente dans ce troisième opus aux accents de western. Moriarty reprend les chansons qui ont marqué l’imaginaire du Grand Ouest, en traversant les influences de Bob Dylan. Avec Fugitives, on retrouve l’esprit qu’on avait tant aimé avec Jimmy. On voit défiler les grandes plaines, on parcourt ces chansons légendaires à dos d’appaloosa, on s’évade. Le chant de Rosemary Standley est plus pur que jamais, en anglais, ou en français, dans les superbes morceaux Belle ou Matin pas en Mai.
Virilité du blues ancien
On retrouve les accents de pureté du passé, à travers les résonnances du blues originel de Woody Guthrie, on puise dans le blues de Dylan en explorant ses influences. Avec tous ces ingrédients, Moriarty tient la recette d’un album d’une modernité sans fausse note. Les impuretés vocales confèrent à Fugitives sa sincérité. Les voix féminines se mélangent aux voix masculines, pour un album résolument viril (The Dying Crapshooter Blues). La superbe chanson Buffalo Skinners mêle même chant et spoken words. Fugitives est une réussite, plein de rythme (Little Sadie) et de douceur (Fair And Tender Ladies). Plus revigorant qu’un double scotch, et à consommer sans modération, Fugitives nous fait réviser nos classiques et s’accorde à toutes nos humeurs.
Moriarty – Little Sadie
Une réponse sur « Moriarty – Fugitives »
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