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Mastodon – The Hunter


Après l’excellent Crack The Skye en 2009, les américains de Mastodon reviennent sur le devant de la scène internationale avec « The Hunter » sorti en septembre dernier chez Roadrunner Records. Après l’EP Lifesblood en 2001, le groupe n’arrête pas (dix ans après) de sortir des monuments du genre. Ce cinquième album nous permet de suivre l’évolution notable du groupe, du sludge de ses débuts au métal mélodique et progressif d’aujourd’hui.

Malgré l’abandon du chant guttural (absent du quatrième album et de celui-ci), Mastodon n’a aucunement souffert d’une quelconque perte d’intérêt de la part des fans. Au côté de Slayer, Amon Amarth, Machine Head, ou encore Neurosis, Mastodon s’impose comme un groupe de référence dans le métal, et ce malgré une hargne moins présente sur ses deux derniers opus. Le groupe bénéficie de l’attention d’un public plus large comme les amateurs de Rhapsody ou encore de Kamelot, des groupes caractérisés par des envolées épiques soutenues en chant clair.

Alors, que trouve-t-on dans cet album qui plaise tant aux fans originels comme aux nouveaux convertis ?

Le premier morceau, Black Tongue, est un excellent titre de sludge avec son solo saturé et un chant non guttural mais poussé au maximum dans les graves. Qui a dit que Mastodon avait complètement oublié ses premières compositions ? Brent Hinds gère parfaitement sa voix et laisse la place nécessaire aux instruments pour que l’auditeur en apprécie les nombreuses envolées mélodiques. Globalement, les introductions restent dans la veine sludge, si chère au groupe (Stargasm, Curl of The Burt) et revient systématiquement à des cadences rythmiques à la fois répétitives et groovy (Blasteroid). On en viendra pourtant à regretter la production de l’album Crack The Skye (qui était excellente) pour passer rapidement sur Octopus has no friends ou encore All The Heavy Lifting . Ces titres paraissent vidés de leur essence et manquent visiblement de conviction.

Après une baisse de régime au tiers de l’album, Mastodon revient avec The Hunter qui rappelle étrangement le groupe finlandais Apocalyptica (large place accordée aux instruments et aux expérimentations). Le morceau suivant, Thickening, dont l’ambiance musicale est portée sur les effets de sons (notes allongées et absence de chant), ne dément pas la tendance du groupe à explorer de nouveaux genres comme le metal atmosphérique ou le heavy mélodique. On en ressort surpris, mais les américains ne s’en sortent pas trop mal.

Ce qui étonne par contre est le regain d’énergie balancé soudainement avec Spectrelight, un assaut de metal mélodique qui décoifferait toute une salle sans problème. Quelque chose à prouver les Mastodon ? Avec des riffs endiablés et stoner lancés à pleine vitesse, ce morceau laisse à nouveau Brent Hinds jouer la carte du chant musclé. Avec Bedazzled Fingernails et The Sparrow, le dernier morceau, on ressort de cet album avec l’impression de ne pas savoir quoi en penser. C’est du bon metal mélodique, progressif, oui, mais la prod n’étant pas à la hauteur j’aurai tendance à dire que je suis déçue. Le prédécesseur est encore dans mon esprit mais il faut savoir accepter un nouveau souverain. Revenons-y dans quelques mois, j’aurai peut-être changé d’avis.

Label : Roadrunner Records – Sortie : septembre 2011

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