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Les Wampas – Les Wampas sont la preuve que Dieu existe

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Les Wampas, c’est plus de 25 ans de carrière, 10 albums, 2 lives, 3 DVDs, quelques clips délirants, des concerts qu’on ne peut plus chiffrer, des slogans totalement égocentriques à mourir de rire…

Les Wampas sont incarnés par leur leader au combien charismatique Didier Wampas, une voix hors du commun ; on accroche ou pas. Une fois cette première étape franchie, on se penche sur les textes, certains surprennent par leur poésie. Punk, poète, parfois romantique : tout un programme !

Aujourd’hui, on s’intéresse à leur dixième opus sorti le 19 janvier 2009 : « Les Wampas sont la preuve que Dieu existe ». Un titre d’album prometteur et qui surpasse celui du huitième album (pour rappel : « Never trust a guy who after been a punk is now playing electro », sorti en 2003) !!

En route pour 14 morceaux. Les ingrédients sont les mêmes, humour, amour, rock, notes de punk et de rock « à l’ancienne », colère parfois. La mixture prend bien, malgré la formule connue, saupoudrée par le groupe depuis des années. Didier Wampas l’admet dans le DVD qui accompagne l’album : « Les ingrédients sont un peu comme d’habitude ».

Mais qui mieux que Didier Wampas pour parler et chanter l’amour ? Il en doute sur le titre « La plus belle chanson d’amour » : « Je voudrais t’écrire la plus belle chanson d’amour / Que l’on ait écrite sur terre / Pour que tu m’aimes toujours. ». Il sait pourtant très bien le faire, « Je me suis noyé », « Persistance rétinienne » (à écouter d’urgence !), « Un dimanche à Strasbourg », « Nevers était si bleu » en témoignent. Tour à tour, déclarations, regrets, rencontres humoristique, Didier Wampas décline l’amour « bubble-gum » (expression du batteur) sous toutes les formes ! On peut se plaire à penser que « Je n’aime que toi » est adressée au public, une histoire d’amour qui se déroule dans les différentes salles de concert , un morceau dans la veine de « Kiss » (Kiss…, 2000), où Didier Wampas embrasse ceux qui l’écoute.

Des sujets plus sérieux ont leur place et cohabitent parfaitement avec la dérision dont peut faire preuve le groupe envers lui-même.

Le morceau d’ouverture « U.N.I.V.E.R.S.A.L », donne le ton, les Wampas ont signé chez Barclay, un label Universal Music, mais ça sonne comme une résignation. Critique de l’industrie du disque ? Certaines paroles sèment le doute : « Universal / C’est pour ça qu’on a signé / Universal / Et qu’on s’ra viré / Universal / C’est pour ça qu’on a signé comme / Universal / Avec les pieds. ». Le clip illustre ces propos critiques, toujours avec humour. Le positionnement du groupe n’est pas limpide sur cette question, le sujet est à creuser.

La clairvoyance est de mise avec les morceaux « Il n’y a que les lâches qui freinent » et « Elle est où ma loge ? » ; un mélange entre les réalités du métier de musicien en tournée et un article « people » : « Elle est où ma loge ? / Je veux rentrer chez moi j’en ai assez / Elle est où ma loge ? / Encore du ska festif en première partie / Elle est où ma loge ? /Le chien de Patricia Kaas me lèche le nez. ».

Le groupe dénonce le manque de tolérance, «Mon petit PD » est un hymne au respect de l’homosexualité. Une petite touche de politique aussi, depuis quelques albums, on trouve une référence à un président de la Vème République: Georges Pompidou (Chicoutimi, 1998), Valérie Giscard d’Estaing (Never Trust…, 2003), Jacques Chirac (Rock n’ roll part 9, 2006), Ici, Didier Wampas clame haut et fort qu’il veut revoir Georges Marchais. Il brocarde au passage José Bové, et Nicolas Sarkozy, le morceau est composé de phrases courtes, mais on décèle des références aux difficultés économiques, et aux tensions politiques.

Il n’y a pas d’album des Wampas possible, sans une poignée de morceaux que l’on peut qualifier d’ « OVNI », des titres ou des paroles qui peuvent au premier abord paraître complètement décalés, parfois c’est vraiment le cas (« I hate Switzerland », un régal). « J’écoutais les Cramps », ou encore « Les Wampas sont la preuve que Dieu existe » en font partie. Ce morceau annonce la crise : « De toute façon un beau jour ils fermeront tous les bureaux / Comme ils ont déjà fermé toutes les usines. », un titre pour essayer de voir les choses du bon côté et de ne pas focaliser sur les horreurs et les inepties du quotidien.

« Tout à fond » c’est ce à quoi aspire Didier Wampas, il n’a eut de cesse de le marteler dans l’interview qu’il donne dans le DVD !! Amplis à fond, saturation, à fond dans le délire, à fond dans les chœurs (ils sont kitsch au possible !) les Wampas donnent tout et ça roule à toute vitesse.

Découvert sur le tard (1999), la magie Wampas a agit sur moi, et agit encore. L’album est sans surprise majeure, mais on retrouve un univers dans lequel se plonger est toujours un réel plaisir. Après tout, on les aime aussi pour ça !

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