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Live reports

La Route du Rock – Collection été 2010

VENDREDI 13 AOUT …

… arrivée au Fort St Père sous un soleil généreux n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure de la météo !
La soirée commence sous de bons auspices avec le rock garage sixties des 4 filles de DUM DUM GIRLS, des californiennes sexy en diable qui, petit bémol, enchaînent les titres un peu mécaniquement.

Dans un tout autre registre, le canadien OWEN PALLETT nous a transporté dans son univers magique et lyrique. L’ex-Final Fantasy, arrangeur pour Arcade Fire et Beirut entre autres, a réussi l’exploit de retranscrire seul sur scène (uniquement assisté d’un guitariste sur quelques titres) la beauté effarante de son album Heartland enregistré avec l ‘ Orchestre Symphonique de Prague ! Combinant sonorités électro et instruments classiques avec en bonus, un petit clin d’oeil à ses compatriotes Caribou dans une reprise passionnante d’ « Odessa » ! Ses compositions à la grâce aérienne nous ont laissé tout groggy.

C’est au tour de Yann Tiersen de nous présenter sa création originale en exclusivité pour le festival. YANN TIERSEN & DUST LANE INC.  soit 16 musiciens sur scène et pas des moindres dont LAETITIA SHERIFF, MATT ELLIOTT (THE THIRD EYE FOUNDATION), JOSH T.PEARSON (LIFT TO EXPERIENCE) qui assurent les choeurs accompagnés de 3 autres choristes, 2 batteries, 2 violoncelles, des cuivres, des guitares et bien sûr YANN TIERSEN au violon pour un set très rock. Un grand moment qui révèle l’importance du tournant pris par YANN TIERSEN pour son prochain album DUST LANE.

On replonge à nouveau dans les années 60-70 avec le show des BLACK ANGELS et leur excellent rock psychédélique, sombre et démoniaque à souhait. L’ombre du fantôme de JIM MORRISON planaît assurément au-dessus du Fort ! Une expérience lysergique dont on ne ressort pas indemne.

Les très attendus LIARS, quelque peu agacés  en conférence de presse (et au vu de certaines questions, on les comprends!), nous avaient prévenus : leur prestation live ne sera certainement pas l’exact reflet de leurs disques. En revanche, la tension apocalyptique de leur rock sombre et expérimental était bien présente cette nuit dans l’enceinte du Fort.

Pour clôturer cette première soirée, un feu d’artifice électro savamment orchestré par CARIBOU a mathématiquement embrasé tous les postérieurs de l’assemblée pour achever la soirée dans une liesse jouissive et colorée. Un set exceptionnel qui a littéralement transfiguré les titres de l’excellent SWIM.

SAMEDI 14 AOUT …

… direction St Malo, pour assister à la conférence de Christophe BRAULT (ancien disquaire de Rennes Musiques, chargé de cours à l’Université de Rennes 2 en musicologie). Retour sur les 20 dernières années qui ont changé l’histoire des musiques actuelles et rappel de l’importance de la Route du Rock dans le défrichage des nouveaux talents.

Auditorium du Palais du Grand large, 17h15. Confortablement installés, nous attendons patiemment la venue de la sublime HOPE SANDOVAL (MAZZY STAR) accompagnée de son groupe THE WARM INVENTIONS. Dans ce cadre intimiste, on se laisse bercer par ses mélodies indolentes et sa voix pure. Instantanés oniriques dans un univers vaporeux : « Là, tout n’est qu’ordre et beauté,Luxe, calme et volupté ».

Après environ 2 heures d’embouteillage, on est enfin de retour au Fort à 21h15, pour redécouvrir sur la scène du festival, les impétueux FOALS. Après une prestation héroïque en 2008 à la Route du Rock, c’est non sans une certaine excitation que nous les attendons cette année! Yannis PHILIPPAKIS et sa bande tiennent ici toutes leurs promesses et bien plus encore ! L’energie et la présence époustouflante de Foals en live ne se dément pas et les titres de leur dernier album Total Life Forever prennent ici toute leur dimension. Laissant un public terrassé par l’efficacité de leur show, ils ne feront malheureusement pas de rappel.

MASSIVE ATTACK a rapidement envoûté les 11.000 âmes venus assister à leur performance magistrale. Telle une apparition, l’entrée en scène du mythique jamaïcain HORACE ANDY et de sa voix céleste (« One Love » et « Angel ») nous a immédiatement mis en transe. C’est MARTINA TOPLEY-BIRD qui  reprend le magnifique « Teardrops« , initialement interprété par LIZ FRASER (COCTEAU TWINS). Sur fond de happening visuel engagé (l’intéressant travail sur l’image et l’éclairage du collectif UnitedVisualArtists), nous avons retrouvé un groupe en symbiose avec le public sur un set tout en tension et palpitation jusqu’à l’extase.

Au détour des stands merchandising , on tombe sur DM STITH, initialement prévu l’après-midi au Palais du Grand Large, qui tente une session de rattrapage avec (hélas!) seulement 2 morceaux d’une beauté troublante.

TWO DOOR CINEMA CLUB, les jeunes irlandais, ont quant à eux, fait sensation avec leur pop rock énergique aux mélodies ravageuses. Un show ultra rafraîchissant à l’image de leur premier album TOURIST HISTORY. Une véritable machine à tubes. On en redemande.

Les anglais de WE HAVE BAND ont conclu une soirée exceptionnelle avec un set dynamique et irrésistiblement dansant.

DIMANCHE 15 AOUT …

… on découvre SERENA MANEESH, disciples norvégiens de MY BLOODY VALENTINE, le concept du « white noise » en moins, dieu merci !

Les très attendus THE NATIONAL, nous ont comblé avec leur musique à la mélancolie délicieuse portée par la voix grave et pénétrante de Matt BERNINGER.

Dans l’attente du fameux groupe « gâteau d’anniversaire », THE FLAMINGS LIPS, on aperçoit JOSH T.PEARSON (LIFT TO EXPERIENCE) perché sur le Fort ! Sous les yeux ébahis des festivaliers, il jouera quelques titres somptueux seulement accompagné d’une guitare.

La surprise suscitée par cet intermède irréel, fait vite place à l’impatience du public à la fin de la mise en place du show des FLAMING LIPS.
Et on les comprend ! Ce n’est pas pour rien que le magazine américain Q les a élu parmi les 50 groupes à voir sur scène avant de mourir !
C’est un déluge de couleurs, une entrée sur scène renversante (les membres du groupe sortent d’un vagin virtuel !), une avalanche de confettis, de ballons multicolores, de bénévoles improvisés en agents de la DDE qui dansent des 2 côtés de la scène…
Un show qui dégage une énergie extrêmement positive, à l’image du délicieux Wayne COYNE, tout sourire, lors de son traditionnel « bain de public » installé dans sa bulle géante gonflable.

Après 20 ans de carrière, le groupe a majoritairement joué les titres de leur dernier double album EMBRYONIC, un space rock psychédélique passionnant . Ils ont également repris leur tube « She don’t use jelly » et nous ont offert un émouvant « Do you realize« , leur titre devenu l’hymne rock officiel de l’Oklahoma !

Le retour discographique tant attendu de THE RAPTURE ne se fera pas avant 2011 ! C’est donc avec la série de hits accrocheurs et dansants issus de leurs précédents disques (« House of jealous lovers », »Whoo!Alright-Yeah…Uh Huh », etc…), qu’ils nous ont permis de nous déhancher furieusement jusqu’à la fin de la nuit.

Merci la Route du Rock pour cette édition anniversaire exceptionnelle et à l’année prochaine !

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