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Jimi Hendrix – People, Hell and Angels

Un énième album d’inédits de Jimi Hendrix ? Depuis 1970 une flopée de Crash Landing, War Heroes, Nine To the Universe et autres Valleys Of Neptune a envahi les bacs de disquaires.

Jusqu’à présent j’évitais soigneusement cette manne discographique tant les titres enregistrés en studio mais rejetés des albums officiels le sont souvent pour de bonnes raisons.

Une recherche rapide sur internet m’apprend que cinq des douze titres de People, Hell and Angels figuraient déjà sur des albums d’inédits ou compilations tout à fait officiels parus depuis 1970, peut être pas dans ces versions studio toutefois.

Mais peu importe, le choix des titres, la qualité de l’enregistrement, l’ordre des différentes chansons et instrumentaux m’ont donné l’impression d’écouter un album studio qu’Hendrix aurait pu enregistrer au coup par coup de 1968 à 1970.

L’album s’écoute comme un tout, sans morceaux exceptionnels mais captivant de bout en bout et sans aucune baisse de régime. Un Hendrix moins cosmique, moins psychédélique, qui s’écarte des échos, distorsions et effets de miroirs de la période Electric Ladyland pour jouer une musique plus nature, aux intonations parfois rythm’n’blues (quelques cuivres sur Let Me Move You, un piano tressautant sur Mojo Man).

Un Jimi Hendrix plus décontracté peut être, plus relâché, qui par moment chasse sur les terres d’un Clapton, voire d’un JJ Cale. Sauf que quelque chose dans sa façon de jouer, peut être ces sons de guitares terriens puis de métal en fusion, fait que cette musique déborde toujours du cadre de compositions savoureuses, mais pourtant pas transcendantes en soi.

Cette musique gagne en profondeur au fil des écoutes, dégage une impression de liberté tout en étant très structurée.

La fin du disque compte m’a touché ; ce Villanova Junction Blues qui s’éteint progressivement comme si Jimi s’en allait sur la pointe des pieds.

Parmi mes piles de disques qui s’élèvent progressivement dans mon couloir,  je réserve une place de choix à ce People, Hell and Angels car j’y entends peu le savoir faire, la machinerie des studios ou bien les intentions esthétiques de l’artiste, comme si pour une fois le chemin entre la musique et ma vie était beaucoup plus direct, désencombré de l’accessoire pour atteindre l’endroit où nous rêvons des moments essentiels de nos vies.

Jimi Hendrix – Mojo Man
http://www.youtube.com/watch?v=LkAfTeqziwA

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