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Jeffrey Lewis Live – Le Point Éphémère – 05.2012

C’est sous un ciel clément que nous commençons la soirée face au canal St Martin. Après un entretien avec le pape de l’antifolk new-yorkais un peu plus tôt dans la journée, il nous tarde d’assister à la performance live qu’il livre ce soir car, selon ses dires, il est impatient de rejouer dans sa salle parisienne préférée.

Le hasard a voulu que certains de ses amis soient de passage dans la capitale et nous aurons donc le privilège d’assister à deux premières parties en guise de mise en bouche… Que du beau monde !

C’est Seth Faergolzia qui ouvre la marche. Seul avec sa guitare et battant la grosse caisse du pied, il déroule sa folk rugueuse dans un enthousiasme sans borne et le public semble ravi et ne boude pas son plaisir.

Vient ensuite le tour d’Ish Marquez, accompagné par Dave Beauchamp, batteur des Junkyard.
L’intensité mise dans ses compositions les rapproche du blues traditionnel et il réussira, en une quarantaine de minutes, à nous faire oublier pour qui nous étions initialement venus. Dans l’assistance, Jeffrey Lewis, sourire vissé sur son visage d’éternel adolescent rêveur, n’en finit pas d’applaudir son ami et semble comblé par la performance.

Aussitôt les lumières rallumées, les fans se précipitent vers le stand de merchandising pour dénicher les derniers numéros de Fuff, le comics écrit et dessiné par Jeffrey.

L’impatience est palpable et le public, très hétéroclite, scrute la scène alors qu’arrivent enfin Jeffrey, son frère Jack à la guitare, Dave à la batterie et leur nouvelle petite recrue au clavier/harmonica/backing vocals.

Dès lors, toute notion de temps et d’espace sera perdue ; nous entrons dans le monde onirique et loufoque de Jeffrey Lewis. A la manière des films de Woody Allen, il nous dépeint des tableaux du quotidien, accompagné de sa vieille guitare qu’il doit traîner depuis son adolescence.

Laissant la part belle à son dernier album, A Turn in the Dream-Songs, nous allons être plongés dans les frasques lewisiennes, teintées d’humour et d’angoisses mais jamais dénuées de talent. Le songwriting de Jeffrey semble s’affiner d’années en années et ce soir, il nous sortira la quintessence pendant près de deux heures. Un concert de Jeffrey Lewis and the Junkyard n’est jamais un réel concert à part entière. Pendant toute la soirée, nous aurons droit aux story songs dont il est si friand. Via un rétro-projecteur diffusant ses dessins, le New-Yorkais va nous faire découvrir son nouveau film de science-fiction, sa vision très grinçante de la Révolution Française mais surtout, il va nous présenter l’histoire du punk new-yorkais de 1050 à 1975 ; plus qu’une leçon de musique, ce moment s’avérera être celui où les facettes du talent de Lewis exploseront : entre des reprises des Stooges, du Velvet ou encore des New York Dolls, le chanteur fera preuve d’une dextérité dans la diction à épater Maître Capello. Évidemment, en amoureux éperdus, nous avions rêvé d’entendre End result, reprise du collectif punk Crass ou encore Williamsburg Will Oldham Horror qui ne seront jamais venues mais peu importe, nous avons ce soir assisté à ce qui sera, sans conteste, l’un des meilleurs concerts de cette année 2012.

Crédit photos – Williams Farkas

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