Catégories
Interviews

Interview de Nico des Wampas – le Plan – mai 2009

Interview-Wampas

Le 29 mai, un jour que j’attendais avec impatience! Synonyme d’un concert des Wampas, mais aussi d’une interview; je n’ai pas eu mon tête à tête avec Didier (un jour peut-être?), mais Nico, le batteur, m’accorde tranquillement quelques minutes sur sa balance pour répondre à mes questions dans le cadre du restaurant du Plan! Pas de photos, j’ai oublié mon sac de l’autre côté de la scène…

-Pourquoi les Wampas sont la preuve que Dieu existe?

Parce que tenir un groupe depuis 25 ans ce n’est pas facile! Il y avait tout pour que ça s’arrête je pense, au début une réputation sulfureuse, jamais de plan de carrière, pas de compromis artistique ou si peu que ce n’est pas une musique qui parle à tout le monde. Avec le temps et les années qui passent les gens ont tendance à se poser et à s’embourgeoiser un petit peu, et les Wampas ça n’a de sens que si c’est vraiment punk, à donf! Après, de là à parler de l’existence de Dieu, c’est un autre débat (rires)!

-On peut parler de miracle alors pour rester dans cette thématique?

Non, non!! Pour que ça puisse exister, il fallait que se soit très fort je pense!

-Concernant le titre U.N.I.V.E.R.S.A.L., dans le journal télévisé de France 2 on a pu entendre la réaction de Pascal Nègre [PDG d’Universal Music France], est ce que la polémique à continuer par la suite?

Non, ça c’est arrêter assez rapidement. De toute façon, il n’y a pas eu de polémique pour la simple et bonne raison que le titre n’est pas passé en radio! Il n’a pas eu d’écho plus que ça. Je pense qu’aujourd’hui le débat sur : « est-ce que les Wampas ont leur place sur une major ou pas? », c’est complètement obsolète, et puis tous les groupes qu’on aimait bien quand on avait 16 ans, tu vois les trucs punks comme les Pistols, les Clash, ils étaient sur des majors. C’est très français comme problématique : major ou indépendant?

-Une trentaine de concerts depuis février, des dates qu’on ne compte plus depuis le début de votre carrière, comment évolue votre public?

Ca se rajeunit, on est en train de récupérer un public lycée, début de lycée, voire même collégien et en même temps, les vieux de notre âge viennent toujours. Enfin, ils reviennent, même s’ils ont un peu lâché l’affaire il y a quelques temps. Il y a des fois où il y a trois génération, ça c’est super bien, donc en gros, ça se renouvelle, ça augmente, on n’a jamais eu autant de monde aux concerts, ça c’est génial!

-Sur votre dernier album, est-ce que « je n’aime que toi » est dédiée justement au public?

Non, c’est vraiment un clin d’oeil à ces salles qui nous accueillent, qu’on visite et qu’on revisite x fois. C’est assez bizarre, quand tu viens jouer au Plan après y avoir joué trois ans avant, tu as l’impression que c’était la semaine dernière! C’est pas de la démagogie, ça fait vraiment cet effet là, t’arrives, le bus se pose, tu ouvres un oeil et tu reconnais le paysage! Tu arrives dans la salle rien n’a changé fondamentalement, des techniciens ont bougé, les murs ont été repeints des fois, tu retrouves ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas de chaque salle. Il y en a qu’on fait systématiquement, d’abord parce qu’on est dans une échelle où c’est ces salles là pour nous.

-C’est des salles où on apprécie mieux les Wampas aussi…

Je crois que plus le temps passe, plus je me dis, c’est cool de jouer dans des grandes salles. On se rend bien compte, on fait les deux, les clubs, là pour nous, le Plan c’est devenu très petit, on est plutôt sur des salles de 800 à 1200, c’est pas du tout les mêmes concerts, on s’en rend bien compte. Quand on bascule sur des festivals à 10 000 personnes parce qu’il y a une affiche, une combinaison de choses qui font que tous ces groupes mis ensemble ça arrive à faire vachement de monde, alors qu’unitairement ça ne marcherait pas à cette échelle là, et que tu as 10 000 mecs à fond qui pogotent, c’est pas le même concert!

-Il y a le même plaisir ?

Ce n’est pas le même plaisir non plus! C’est pas la même chose.

– Et vous, vous préférez lesquels?

Moi j’aime bien quand il y a entre 1000 et 2000, c’est super bien. En dessous c’est très trash, ça passe beaucoup à l’énergie, c’est moins musical. Au-dessus de 2000 ça deviens un peu l’usine. Je trouve qu’on est très très à l’aise jusqu’à 2000, 2500. Tu arrives à être en contact avec les gens, tu arrives à les toucher, quand on a fait le Casino de Paris c’était vraiment bien, la bonne taille.

-Explosion en 2003 avec « Manu Chao » après 20 ans de carrière, qu’est ce que ça a changé pour vous en terme d’exigences de la maison de disque : pression, objectifs de vente?

C’est eux qui se sont mis la pression. A partir du moment où tu deviens rentable et que tu fais gagner de l’argent à des gens, ils ont qu’une envie c’est que ça recommence. Après on écrit jamais en se disant ça va marcher sur scène ou sur disque, Didier il écrit le morceau sans se poser la question, il faut qua ça nous plaise à nous, que ça nous excite. Y’a des morceaux qui ne devraient pas être sur des disques, mais ce n’est pas grave, on les fait parce qu’on a envie de les faire. Ca devient de plus en plus artistique, en ce qui nous concerne, dans la démarche. C’est rock n’ roll, mais plus artistique dans l’expression, on ne se pose pas la question de savoir si ça va s’intégrer ou pas dans la paysage.

-Vous le faites parce que vous voulez le faire…

Oui, c’est pas des commandes. Si on nous demande de faire un morceau avec thème ou participer à un album de reprises, là tu es sur une commande. Et tu abordes le truc différemment, mais créer à partir de rien et en faire quelque chose que les gens vont entendre après, ils aiment, ils n’aiment pas tant pis, il faut d’abord qua ça nous plaise à nous! Donc ce qui se mettent la pression c’est la maison de disques, nous on ne s’en met pas! On a remarqué un truc, plus les maison de disques se mettent de la pression, plus il y a déception, et plus vite les disques sont enterrés. Alors que quand les mecs ne s’en mettent pas trop et se donnent des objectifs plutôt bas, ils les atteignent plus facilement je pense. Ca les motive mieux. « Manu Chao » , l’album où il y est, ce n’était pas calculé, c’était un album de continuité pour la maison de disque. L’objectif c’était de faire un bon disque des Wampas pour montrer que les Wampas ce n’était pas has-been, pas ringard. Au final, comme il y avait une super bonne communication entre eux et nous, ils ont vraiment tout fait pour qu’on soit bien, au final on a fait un truc bien je pense.

-Comment se passe la tournée en ce moment?

Super, ça se passe bien, du monde partout! C’est la première tournée où c’est complet souvent à l’avance, d’habitude, ce n’est pas comme ça. Il y a un petit renouvellement dans l’équipe technique qui fait qu’il y a en effet un peu de fraîcheur, ça fait du bien. Le disque qu’on défend, on l’aime vraiment, en tout cas, c’est la première fois qu’on joue autant de nouveaux morceaux sur scène. En fonction des soirs on est entre huit et dix nouveaux morceaux sur scène, ce qui n’est pas évident!

-Qu’est ce qui motive encore les Wampas?

Les Wampas ça a toujours été en train de monter tout doucement, c’est vraiment un progression lente à tous les niveaux. Artistiquement, techniquement, on joue de mieux en mieux, chacun à son rythme. Je ne parle pas de carrière, l’intérêt, il est croissant pour les gens aussi. L’avantage qu’on a acquis avec « Manu Chao » ou « Chirac en prison » est qu’on a plus rien à prouver, on est plus en train de se défendre sur les fondamentaux, on défend concert après concert le fait de faire un bon concert. C’est ça qui est motivant. Personnellement, ce qui m’intéresse aujourd’hui est de mieux jouer et d’arriver à comprendre ce que Didier quand il écrit un morceau espère entendre quand il y aura tout le groupe qui va le jouer.

-Ca ne dois par être évident j’imagine!

Super dur!!

-Pour revenir au dernier album qu’est ce qu’il c’est passé en Suisse pour le ce pays fasse l’objet d’une chanson?

Il n’y a rien eu! C’est vraiment un clin d’oeil à un petit groupe, je ne sais plus comment il s’appelait, ils chantaient « I hate Switzerland » parce qu’ils s’étaient fait mettre des doigts dans les fesses à un passage en douane un peu serré. Donc Didier s’est amusé à le chanter une fois à la balance et voilà!

-Et pourquoi les autruches [en référence au visuel de leur album]?

Bin l’autruche!! [rires] L’autruche au départ c’est un truc graphique, c’est arrivé comme ça. C’est une photo que Didier avait fait je ne sais plus où, elle était super belle et on a trippé là dessus, on s’est dit  : « tiens il faut en trouver une encore mieux », on en a trouvé une et après tu te rends compte qu’il y a une symbolique autour de l’autruche à laquelle on n’a pas spécialement pensé et qui nous colle bien : on met la tête dans le sable et on attend que ça passe! Il paraît que c’est un mythe et que ça n’existe pas!!

Merci à Jenny qui m’a obtenu cet entretien!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *