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Interview – Jef Barbara: « Même ma mère m’appelle Jef! »


Rencontre avec la future icône glam gay de la pop moderne ! Sans concession et sans tabou, Jef Barbara nous présente son personnage, son univers artistique et son nouvel album Soft To The Touch. Ceux qui veulent tenter l’expérience live pourront l’approcher ce jeudi 31 octobre à la Machine du Moulin Rouge (soirée Cocotte Club). Petite fiche d’identité d’un chanteur non-identifiable:

Quelles sont tes 3 grandes idoles ?

J’en ai plusieurs, mais je dirais d’abord « moi-même » en numéro 1 ! En numéro 2, ce sera le soleil. En numéro 3 je dirais David Bowie, pour sa période 71-80.

Pourquoi Jef et pourquoi Barbara ?

C’est une variation de mon nom. Mais je ne dis mon nom à personne… Même ma mère m’appelle Jef ! Il ya aussi dans le Barbara, un côté féminin très glam telle que l’est Barbra Streisand.

Plutôt Michael Jackson ou Prince ?

Les deux sont géniaux… Prince sait jouer de plusieurs instruments, il danse et chante de façon incroyable et très singulière. Mais ça fait un peu cliché de dire Prince, je vais dire Michael Jackson. J’adore Michael Jackson, c’est un grand médium !

Plutôt Depeche Mode ou Pet Shop Boys ?

Je vais dire Pet Shop Boys, juste à cause du superbe morceau West End Girls.

Plutôt The Cure ou New Order ?

New Order est un groupe extraordinaire ! Mais ma démarche artistique se rapproche plus de celle de Robert Smith (The Cure).

Quelle chanson pop des années 80 te fait vraiment fantasmer ?

Comme on parle de The Cure, la chanson A Forest est sortie en quelle année ? (Après recherche immédiate, 1980) Alors, parfait !


I Know I’m Late
est une pop song très efficace… Mais, tu n’as pas peur que la jeune génération qui te découvre avec ce single ne comprenne pas tes autres chansons ?

En effet, elle n’est pas très représentative du reste de l’album. J’invite tout le monde à l’écouter au complet. I Know I’m Late est rafraîchissante sur le disque, quand on écoute l’ensemble. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est dessus !

Pourquoi avoir choisi de t’occuper d’enfants dans le clip de ce titre ?

De façon générale, un clip s’inscrit dans la fantaisie ! Ce n’est pas forcément ce que je suis. Je me projette dans un contexte : la chanson est assez minimale et un peu enfantine. En fait, l’une des femmes du label qui distribue mon disque au Canada est la directrice d’une crèche. Elle s’est arrangée pour convaincre les parents de laisser leurs enfants dans le clip ! C’était super cool comme tournage.

Dans quelles conditions a été écrite et composée le titre Erection ?

C’est une reprise d’une chanson d’un groupe dont j’ai très peu d’informations. Même en faisant des recherches, je n’ai pas trouvé de single sorti. Je suis trouvé la chanson sur YouTube. Je l’ai reprise car les paroles me parlent énormément !

Le titre qui a pour refrain « Amour ardent, Amour à froid, c’est différent avec toi »… c’est une lovesong gay assumée ?

C’est une histoire inventée, une narration. En fait, c’est plutôt un fantasme !

Tu te sens intégré dans la communauté gay de Montréal ?

Oui à Montréal, il y a « Le Village » Gay ! J’y suis beaucoup sorti en discothèque quand j’étais plus jeune. Mais aujourd’hui, j’y vais très rarement ! Finalement, je sors très peu au « Village ». Je ne ressens pas vraiment le besoin de trouver une communauté gay dans laquelle je participe activement.

Et d’une certaine manière, est-ce que tu peux revendiquer faire partie de la bande son de la communauté gay mondiale ?

J’espère que ce que je fais est apprécié par cette communauté de par le monde. Mais ce que je suggère dans mes chansons est différent de ce qui est véhiculé de façon plus courante et plus fluide dans le milieu gay. L’ambiance actuelle, c’est plutôt Britney Spears, Lady Gaga ou Nicki Minaj ! Ce que je fais n’est peut-être pas assez populaire. On m’a dit que dans les années 60-70, on entendait au « Village » de la musique que l’on n’entendait pas à la radio. Il y avait une sorte d’avant-garde commerciale. Donc, c’est triste finalement ce que le « Village » est devenu ! J’ai la même impression dans la plupart des « Villages » du monde… ça manque de musiques alternatives. Mais ça ne m’empêche pas d’aimer Madonna !

Jef Barbara – Wild Boys

Interview: Etienne Gin
Crédits photo: Michela Cuccagna

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