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Live reports

In The CLub – Martin solveig – Olympia – juin 2009

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C’est en ce mercredi trois juin de l’an de grâce deux mille neuf, que je m’apprête à passer la soirée, en compagnie de « notre président », et ce, pour vous livrer mon premier live report. Il est 20h et nous sommes tout deux là, perdus dans un attroupement de groupies pré-pubères i-phonisées, attendant que les portes de la salle mythique de Bruno Coquatrix daignent s’ouvrir. L’ami Williams et moi même, contemplons la jeunesse défavorisée du 75 point O16 (et ses annexes) venue admirer son messie musical.

Après le passage d’une sécurité musclée , donnant à l’antre magique des airs de nigthclub, c’est le cœur léger que nous descendons la pente douce qui nous sépare du ventre de la bête. A l’intérieur, l’ambiance ressemble plus a celle d’une cour de lycée. Jeunes filles en fleur, accompagnées de leurs « boy- friandes » (ou de leurs mamans), attendent là, assises en rond sur le sol. Brandissant leurs cellulaires, avec autant de ferveur qu’un inquisiteur brandirait la bible, elles se montrent les dernières photos ultra-pixelisées de leur chihuahua angora, le famous kikou-lol-mdr, « ké vrémant trop mimi avec sa kasket’ D&G ».

Soudain, l’intensité lumineuse du lieu diminue, et tel un gladiateur paré de toutes ses armes, notre président, bridge à la main et accréditation au vent, se jette dans la fosse afin de prendre les photos qui accompagneront ce texte.

ITC, le groupe qui gagne à être connu.

Le silence se fait partiellement dans la salle. Une voix féminine et suave nous souhaite la bienvenue, et annonce l’unique objet de ma présence : « In The Club« . Le rideau s’ouvre. Les musiciens prennent place et s’équipent. Le chanteur CHAKIB d’une voix speedée et presque inaudible annonce pour la première, et non la dernière fois, le nom de son groupe : « In The Club ». S’en suivent alors quatre titres, rondement menés, dévoilant un rock plastik’, à tendance trash-glam, propulsé par leur métronomique batteur, Hervé (dont même les oreilles semblent bouger en rythme – Cf clip « she’s a man » – 1’04), appuyé par la basse de Daz et détouré par les deux guitares rythmiques et chromatiques de Simon et Chakib. Bref ITC s’en sort bien, voir même très bien.

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Leur premier album, dont j’espère vous faire bientôt la chronique, s’intitulant « Seduce’n Destroy » (réference trash au celebre « Search and destroy » des stooges) sortira le 31 aôut prochain. Leur musique n’est pas sans rappeler celle des STROKES, à cela près que ITC est un groupe français (Oui môsieur) et que Chakib a un potentiel vocal beaucoup plus étendu (et un papa moins riche) que Julian Casablancas.

Mais l’heure de vérité approche, Chakib annonce « she’s a man« , chanson par laquelle je les ai connu et dont je suis addict. Et là, petite déception… Même si pour « Notre Président » ça sonne encore trop comme l’album, j’attendais plus de la version live de cette chanson « katapult ». Les petits chœurs hystériques et décalés qui donnent toute sa dimension au morceaux, sont absents. L’envie me prend en rentrant chez moi de jeter tout mes accessoires Logitech… Pire on sent que le groupe s’essouffle (en aurait-il marre de leur tube). La guitare de Chakib est désaccordée (Lorsqu’on répète entre chaque titre que le nom du groupe est « In the Club », on pas le temps de s’accorder), et ça, ça ne pardonne pas… Du coup le solo et les parties rythmiques aiguës en pâtissent. Et ce n’est pas avec deux-trois coup de stroboscope en plein face que les choses s’arrangent.

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Après deux autres titres, dont l’excellent « funky-B« , le groupe se retirent, non sans rappeler une énième fois son nom. Et c’est avec les oreilles qui saignent (merci Chakib CHAMBI de ne pas avoir réaccorder ta corde de Si) que je fais le bilan de cette performance live : Le talent est là, ITC est un bon groupe qui donne bien en live. Même si, ils doivent gagner en présence scénique, ils ont su nous servir un show énergique, et même pour un vieux râleur comme moi, de qualité.

Entracte

La lumière se rallume, la madame de l’olympia nous annonce un entracte de 20 min avant que MC solveig nous honore de sa présence. Notre président dont le charisme naturel et surtout l’appareil photo semble attirer ces demoiselles, se tient dans la fosse. Je m’approche de lui pour connaitre son opinion sur cette première parti. Nous tombons tout deux d’accord : Pas mal du tout, et même si, pour paraphraser papy Manoeuvre, ça sentait parfois un peu trop le savon, on pouvait toujours se tourner vers le public …

L’oeuf maudit de Damien Solveig

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La lumière s’éteint de nouveau, et des cris de belettes enflammées s’élèvent de part et d’autre de la salle qui s’est maintenant remplie. Malchanceux je suis du mauvais coté de la scène. Et quand le rideau s’ouvre, Pee Wee, aka Martin Solveig, se tient vouté sur son pupitre branlant de DJ à deux mètres de moi. Même si je ne suis pas fan (Vous l’aurez compris où vous allez le comprendre), je dois reconnaitre au personnage un certain talent pour la composition de « TubaDanceFloor », ainsi qu’un sens de l’auto-dérision relativement poussé(qui malheureusement finit par friser le ridicule et le n’importe quoi).

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C’est alors (du fait de ma position – physique et non musicale) qu’une poussée œstrogénique, venant de l’arrière, manque de me faire vaciller. Je vois tout autour de moi, fleurir une nuée de portables flashouyants, dont le seul but est de remporter le concours de la photo la plus floue permettant à sa  propriétaire de dire demain avant que la cloche ne retentisse pour allez en cours, « J’y étais! ». Après que le pingouin blondinet au nœud papillon ait réussi à trouver le bon poumpoum et que ses vrais musiciens ce soient installés, le show commence.

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« Aaaah-ahah Rejection » : effectivement la greffe ne prend pas, le rejet est confirmé. Martin se trémousse sur scène, et n’a visiblement pas, tout comme ses groupies qui m’entourent, ni le sens du rythme, ni une voix à la hauteur de ses espérances. Sauvé in-extremis dans ses montées vocales, par un chanteur permanenté et castré , Martin fait son show : « Cest LaVie », mais pas le paradis non plus. La médaille revient plus a l’excellent duo guitare-basse qui donne vie aux compositions du maître. Le bassiste se permet d’excellentes petites phases de slapping qui retiennent plus mon attention que le reste. Même le guitariste semble trouver le temps long, lorsque, comme pour s’évader, il entonne la rythmique endiablée du célèbre « Are you gonne my way » de Lenny kravitz.

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Le blondinet « tête à claque », qui semble bien connaitre son public(majoritairement féminin ce soir) fait entrer sur scène le petit garçon, vedette du clip éponyme de l’album. Naturellement, on sent le petit bout légèrement submergé par la ferveur ambiante. Et la surprise! Le petit bout se met à danser. Et fort bien d’ailleurs. Martin s’est-il enfin trouvé un prof de danse à sa hauteur?

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Et là c’est le drame

Alors que les morceaux s’enchainent (enfin je crois). Le président semble avoir pris suffisamment de photos, pour illustrer mon propos, et s’extrait de la fosse. Et c’est la que le drame survint. Le guitariste tentant une fois de plus de fuir le despotisme solveiguien, attaqua le solo puis le couplet de « smell like teen spirit ». A peine eu-je le temps de me dire, « Le sal…, il a osé », que je vu mon williams blêmir et vaciller. Etant plus près de la source, le pauvre avait été plus exposé que moi à l’immonde radiation. Ce dernier blasphème sonna comme un coup de grâce à ses oreilles (qu’il a fort jolies par ailleurs) et il s’effondra.

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C’est à cet instant, que votre fidèle serviteur, ayant plusieurs fois vu « bodygard » et se sentant l’âme d’un Kevin Costner,  bondit en avant et attrapa sa whitney houston avant qu’elle ne touche le sol. Et d’un geste héroïque et désintéresse (si,si…), réussit à l’extraire de la foule déchainée, dans un splendide ralentit hollywoodien.

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Au dehors, la nuit avait recouvert de son manteau les beaux quartiers du centre de la capitale. La fraicheur d’une soirée de printemps avait supplantée la moiteur hystérique qui régnait quelques heures plutôt sur le boulevard des Cappucines. Eclairé par les neons rouges de la devanture de l’olympia, je me tenait là, agenouillé, face au corps gisant et convulsant de Mon Président. Se reflétant en rouge dans l’objectif de l’appareil de celui que j’aurais DU savoir protéger, je lu le non du criminel responsable de cet infamie : « Martin Solveig ».

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Un regard Eastwoodien ampli de haine et de vengeance parcouru mon visage tumefié par l’émotion. Et c’est dans un cri à moitié étouffé par la rage et la douleur, que je m’esclama (camera en plongée qui recule doucement) : « Pourquouaaaaaa!!!!! »

Un vieux con …

3 réponses sur « In The CLub – Martin solveig – Olympia – juin 2009 »

Les photos sont superbes, dommage que le concert ne fut pas à la hauteur de mes attentes!!!!!!

Merci Laurent et Williams pour cet article

Angel

on peut ne pas aimer solveig, mais on ne peut pas lui enlever que c’est un bosseur au talent énorme. ses idées ne trouvent pas toujours un public large mais il est aussi bien capable de composer de la musique, d’écrire que d’interpréter les chansons et personnellement je trouve le chroniqueur un peu dur quant à ses compétences vocales. je ne crois pas que solveig ait un jour prétendu avoir la même voix qu’un grand chanteur de rock… perso, j’ai aimé ce concert car c’était frais, c’était vrai, c’était imparfait et ça représente tout Martin Solveig. Dans le monde standardisé de la dance music, je pense qu’il faut plutôt saluer la perf d’un artiste qui à l’inverse d’un Guetta qui fait tout faire par d’autres ou d’un Sinclar qui n’utilise que des samples, pousse la création un peu plus loin en composant et utilisant de vrais musiciens… mais ce n’est qu’un avis…

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