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Fumuj Live – La Flèche D’or – 09.2011

Mardi 27 juin 2011, pour la semaine nationale de la prévention contre la surdité, l’association Agi-son et A plein volume nous invite la Flèche d’Or, accompagné du groupe FUMUJ.

Tout commence par une conférence de presse. Un peu inhabituel avant un concert, en même temps il s’agit d’un concert un peu inhabituel aussi. Nous sommes à deux jours de la journée mondiale de la surdité. La « conf » commence avec les responsables des associations Agi-Son et A Plein Volume. Ils présentent leur nouvelle campagne de prévention pour la gestion sonore. Il faut savoir que 7% de la population est porteuse de troubles auditifs (selon le ministère de la santé), et en France se serait entre 300 et 500 000 personnes qui souffriraient d’acouphènes définitifs (Selon Acouphène France). Au programme de la campagne : affiches, dépliants et distribution de bouchons d’oreille, et surtout des formations gratuites d’une journée pour les professionnels du son.

Les membres du groupe FUMUJ, prennent la parole. Ils s’associent à l’initiative en proposant un concert organisé pour que les sourds ou malentendants puissent, eux aussi, prendre leur pied ! Et cela sans augmenter le volume évidement, puisque paradoxalement c’est la première chose à laquelle on pense pour permettre aux malentendants d’entendre mieux. Bien entendu, agir comme cela augmenterait les problèmes d’audition, et le cercle vicieux serait bouclé.

Du coup il a fallut penser autrement, et le système mis au point par les tourangeaux est original et très graphique : de gros tubes disposés dans la salle transmettent les vibrations au corps. Il y a également un travail sur la lumière tandis que les paroles sont traduites en langage des signes.

Petit break, puis le premier groupe commence. Il s’agit de Furykane. La chanteuse bouge beaucoup des bras, l’espace d’une seconde, on aurait cru qu’eux aussi traduisaient leurs paroles en langue des signes, mais il nous a semblé que non. On se demande du coup la raison de leur présence en première partie de cet évènement puisque dans leur concert rien ne semble avoir été mis en place pour les malentendants … Une première partie « classique » donc, mais plutôt rondement menée !

La salle n’est pas encore très remplie mais le public prend, en véritable pile alcaline, Jen kidnape le public dans son intégralité paliant l’absence de language des signes par un jeu de scène vitaminique. Toujours aussi efficace à la scène, le combo parisien brille une fois de plus de part la qualité de ses titres en version live,  techniquement très fidèles au travail fournit sur leur EP Fake !

Fin du premier concert, tout le monde se presse dans la petite cour extérieur de la Flèche d’Or, il fait tellement chaud dans la salle. Deux bières et quatre cigarettes plus tard on y retourne.

Des petits ballons nous sont distribués à l’entrée, le but est de mieux ressentir les vibrations.Le concert commence et là on reconnait bien le langage des signes ! Un petit sentiment de frustration pour ma part accompagne ce constat puisque, comme cela arrive malheureusement trop souvent en live, les paroles se noient dans le flots des notes, finalement ce sont les sourds qui profiterons le plus de ce que raconte le groupe dans ses chansons.

FUMUJ mélange les genres, entre hip-hop rock et électro le mariage inattendu donne de beaux enfants, c’est vraiment bon à écouter, même pour moi qui ne suis au départ ni fan ni du hip-hop, ni de l’électro. Les vibrations sont réellement présentes, la force et « l’énervement » du son se transmet vite au public qui enchaine les Pogos.

En conclusion pour quelqu’un exempt de problèmes auditifs, ce n’est pas en soit un changement radical si ce n’est un très bel échange avec les malentendants. De plus les différents systèmes mis en place permettent réllement de vivre plus profondément la musique.

Mais pour les malentendants justement  l’expérience est aussi rare qu’exceptionnelle.7% des Français souffrent de trouble auditif, soit juste 4 550 000 personnes (et oui … avec les zéros ça fait toujours son petit effet) et les évènements qui leurs sont dédiés sont trop rares. Un pas dans le bon sens, on espère que d’autres groupes suivront l’exemple !

Chronique : Antoine van der Straeten

Crédits Photos – Antoine van der Straeten / Kevin Davidas / Williams Farkas

 

 

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