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Festival Rabastock 2011

« Une rave mais rock et punk aux odeurs de liberté Woodstock…». Voilà la seule règle que respecte Rabas Rock, l’association en charge de l’organisation du festival de l’édition 2011 de Rabastock, l’un des festivals les plus  libres de France. Cette 6ème édition se tenant le 22 et 23 juillet, s’est passée comme les précédentes au milieu des champs entre Albi et Toulouse, et ô merveille, a réitéré avec sa formule si particulière. Il faut savoir que le Rabastock a ça d’unique qu’il est l’un des seuls en France a être entièrement gratuit, ou à prix coutant pour ce qui est de la nourriture et de la boisson. Ceci jouant inévitablement sur le moral du public, beaucoup plus d’humeur à faire la fête que quand il dépense une fortune pour chaque goutte de bière.

C’est donc dans cette ambiance plus que joyeuse que Die Die Hippie Die, groupe de rock’n’roll enragé a ouvert le bal. Devant une foule encore réduite vu l’heure, le groupe a rapidement su convaincre les premiers festivaliers qu’il était bien mieux de danser dès le début de la soirée, et ce sans modération malgré la pluie venue perturber quelque peu le show. S’en est suivi une prestation d’un niveau inattendu de la part d’un groupe jouant sur une aussi petite scène. Les membres de The Electric Ducks ont rapidement fait comprendre au public qu’à Rabastens on ne rigole pas avec le hard rock. Avec un show dans un style très AC/DC et des compositions se situant entre ces derniers et Led Zeppelin, ces « canards électriques » ont prouvé aux bikers ayant fait le déplacement qu’ils n’étaient pas venus pour rien.

Mais avec le Rabastock on n’est jamais au bout de ces surprises, et alors qu’on pensait avoir atteint le niveau musical  le plus haut de la soirée arrive sur scène les membres de Oferta Especial. Dans un style aussi différent que bon, ces espagnols au sourire omniprésent, sont venus nous présenter  leur ska madrilène. Festive et déjantée sont, pour moi les adjectifs qui correspondraient le mieux à cette musique d’au delà des Pyrénées. Et à l’attitude du public, je pourrais dire que la plupart des personnes présentes pourraient en dire de même. Et enfin comme pour prouver que le niveau de « violence » de la soirée ne pouvait qu’augmenter, c’est le groupe de hardcore From Behind qui a clôturé cette soirée. Le moins qu’on puisse dire à propos du show donné par ces lurons là, c’est qu’il a fini par achever les plus résistants des punk pogoteurs présents sur place. Après cette prestation aussi entrainante que violente, la seule chose qu’on puisse dire c’est « une bière (ou plus) et au lit ».

Après un réveil précipité à cause de quelque festivaliers n’ayant pas appliqué la deuxième partie de ce sage conseil tout en ayant trop bien suivi la première, force est de constater que le soin apporté au doux réveil des festivaliers par l’organisation est impeccable. En effet il n’est que trop appréciable d’avoir un festival qui propose un salon de thé avec des canapés, des fauteuils, des tatamis et toutes les conso (gâteaux compris) à 50ct. Le passage du réveil difficilement franchi, l’après-midi est déjà arrivé, apportant son lot d’activités, dont la principale le skate contest.

Accompagné de 4 groupes punk, le contest s’est déroulé sous un magnifique soleil et ce à partir de  14h. Faisant la joie de nombreux skaters grâce à une rampe d’une taille très respectable et de nombreux équipements, l’évènement a aussi accueilli un grand nom du skate français. Après ces quelques heures pleines de roulettes, de punk et de bières, est arrivée l’heure des concerts.

En ce samedi, la charge d’ouvrir la soirée est revenue au groupe de ska punk Carte Blanche. Loin d’être inconnu en région Toulousaine le groupe nous a offert un show plein d’énergie, de soleil et de bonne humeur, une musique dansante, engagée et drôle. Le public trop peu représenté est malheureusement resté plutôt loin de la scène, attristant sans démotiver les membres inébranlablement et festifs de Carte Blanche. La soirée commençant a accueillir un nombre sans cesse grandissant de festivaliers, a continué en compagnie des Taikonauts. Surprenant une bonne partie du public, ils sont arrivés sur scène, comme à leur habitude, habiller en bluesmen, et ont commencé à jouer une musique digne de Pulp Fiction, avec pour simple accompagnement vocal des samples faisant penser à des films des années 50.

Est arrivé en suite, provoquant un joli mouvement de foule, le groupe au nom quelque peu explicite de Tout Casser. Avec une musique n’ayant rien à voir avec leur nom, le groupe a tout de même su s’approprier le public avec des sons mélangeant rock’n’roll et bon vieux hard rock. Le groupe suivant, qui a sûrement été le plus attendu de la soirée n’est autre que Opium Du Peuple. Après une arrivée sur scène sous les hurlements du public, le tout accompagné d’un sample dans lequel  le chanteur insultait le public, le groupe a commencé avec une reprise punk de la célébrissime chanson de Johnny « que je t’aime ». Le groupe spécialisé dans la reprise punk des plus grandes chansons populaires, a mis le feu au public qui s’est défoulé tout le long du show, dans des pogos sans retenue mais bon enfant. Le concert s’est alors fini, après un nombre incalculable de rappels, par des hommages très bien placés au milieu des chansons, au plus grands groupes punks français. Ce fut une fin de tournée sûrement à la hauteur des espérances du groupe, qui avec ses strip-teaseuse punk, mérite notre gratitude. S’en est suivi, dans un tout autre style, une prestation de El Bombasin, DJ reggae ayant collaboré pour l’occasion avec quelques autres DJ et chanteurs, Italiens et Français. Pendant ce show à l’ambiance de teuf version reggae, on a eu droit à une démonstration ahurissante de staff enflammé de la part d’un festivalier zélé, ce qui s’est particulièrement bien mêlé au son de El Bombasin. Fin des concerts toute calme donc mais, qui a permis au public de mieux appréhender la suite de la soirée plus proche du camping et de la buvette.

L’édition 2011 du Rabastock, n’a rien à envier aux précédentes éditions. Toute aussi libre, basée sur un esprit de bénévolat autant de la part des bénévoles du festival que des groupes, cette édition a été un succès. Offrant aux skaters, punks, rockers et hippie l’occasion de faire la fête tous ensemble dans la bonne humeur ou toute notion de bénéfice a été bannie. Ce festival qui accueille chaque année quelques milliers de personnes venant de Midi-Pyrénées et du Languedoc, mérite bien sa réputation de « festival  le plus cool du coin » que lui donne pas mal de jeunes. A  ne surtout pas rater si on a l’occasion d’y aller.

Chronique : Guillaume Penard

3 réponses sur « Festival Rabastock 2011 »

Un article qui nous rend beaucoup hommage, merci beaucoup.
Le pointilleux que je suis ne peut s’empecher de preciser que « [..]démonstration ahurissante de staff enflammé de la part d’un festivalier zélé » n’était pas spontanée. C’est « Stivo » de Toulouse qui nous a fait le plaisir de répondre à notre invitation. Il n’a pas pu venir le vendredi et est arrivé un peu tard le samedi mais son enorme staff compense tout cela.

Encore merci pour cette superbe critique.

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