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Daedelus – Bespoke

Exercice difficile voir périlleux que de chroniquer un album quand on n’est pas rentré dedans … Et pourtant, Alfred Weisberg-Roberts aka Daedelus fait partie des compositeurs les plus talentueux en musiques électroniques et c’est l’un de mes préférés…

Ce mec, originaire de la West Coast américaine et vivant à Los Angeles a remixé un pléiade d’artistes connus et moins connus tel que Wax Taylor, Madvillain, Flyin Lotus, etc…

Daedelus c’est aussi un personnage tragico-mythique (Dédale) qui a fabriqué des ailes de cire pour son fils Icare, lequel avait été mis en garde de ne pas s’approcher trop près du soleil, ni de la mer . L’histoire raconte que Icare, grisé par le vol, ait oublié l’interdiction et se soit trop approché du soleil, ce qui fit fondre la cire de ses ailes et l’ait précipité au fin fond de la mer… Mer qui porte désormais son nom (Mer Icarienne).

Vous allez me dire quel rapport ? Et Bien voilà ! Bespoke (nom de l’album) est défini comme un terme employé pour définir un objet sur mesure. Et ce dandy musical aussi bien obsédé par les vêtements de l’époque  victorienne que par la musique futuriste nous livre une galette faite de cire et l’auditeur que je suis est devenu  Icare.

Les invités sont nombreux sur cet album, qui met beaucoup l’accent sur les voix de ses invités. Citons : le célèbre chanteur de soul barrée Bilal, Inara George (chanteuse de the Bird and the Bee), Busdriver (emcee au flow spéctaculaire), et Keith Om ‘Mas du groupe Sa-Ra.

Pour un travail fait sur mesure, sans vouloir tailler un costard, j’ai trouvé que ça ne collait pas tout le temps. Les morceaux ne sont pas toujours des prêts à porter… Faire chanter Busdriver aurait pu être une bonne idée mais sur ce coup là c’est un  faux col. Certes, on ne peut que se ravir du duo avec Inara George. Morceau  bien ajusté et qui fait office de dentelle psychédélique de haute couture dans cette combinaison de morceaux un peu foutraque.

Malgré les excès du maître tailleur, pour qui qualité et artisanat sont important, on ne peut que s’envoler et être ébloui par la richesse et la qualité des textures sonores mais on finit par s’en brûler les ailes (euh les oreilles) tellement elles sont chargées. On finit tel Icare noyé dans une suite de collaborations un peu effilochée.

Daedeleus nous fait essayer un disque sans surprise, loin de son décolleté Denies the day’s demise paru en 2006.  Et  pour rester dans des termes couturiers cet album avait fait apparaître un moose knuckle à l’entrejambe de mon pantalon …

Label : Ninja Tune – Sortie : Avril 2011

Chronique réalisée par KRue

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